RU - PELE A PIED de Fatima en Russie: St Pétersbourg (suite 11)
Dépêche de nouvelles chrétiennes RU (UNEC),
édition du 8 juillet 2018 BP 70114, F-95210 St-Gratien, Tél./Fax/Rép.
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Pèlerinage à pied de
Fatima en Russie – Journal de route, rapport du 8 juillet 2018 : Saint-Pétersbourg L’abbé G. Devillers FSSPX nous a fait parvenir son
rapport d’une semaine passée comme co-pèlerin avec Jean Lescuyer, pendant le
passage de celui-ci à St Pétersbourg et un bout de chemin vers Moscou. Nous
diffusons ce rapport avec joie, en y ajoutant quelques photos. Après le retour
en France de l’abbé le 29 juin, le pèlerin a continué de nouveau tout seul son
long et unique pèlerinage. Aujourd’hui, le 8 juillet 2018 à 14h30, nous avons
reçu un email du pèlerin, disant tout simplement : « Je suis arrivé à
Moscou, Deo Gratias ! » Puisque son Visa russe se terminera le 17
juillet, il quittera Moscou ce jour-là pour rentrer en France. Il lui reste
donc une bonne semaine pour faire connaître la Bonne Nouvelle de Fatima
concernant la Russie aux autorités religieuses et civiles à Moscou : MM.
Poutine et Medvedev, l’archevêque catholique de Moscou, la nonciature
apostolique, le patriarcat orthodoxe (Mgr Cyrille), Mgr Hilarion (affaires
extérieures de l’Eglise orthodoxe russe), l’ambassade française, église St
Louis des Français, le centre de pèlerinage orthodoxe à Moscou etc., une
semaine bien chargée dont nous essayerons de vous faire parvenir un rapport final
bientôt. En attendant rendons grâce à Dieu pour ce courageux et magnifique
pèlerinage ! Qu’il puisse contribuer à remettre la Russie à la place qui
lui est prédestinée et de nouveau offerte par le Ciel, sous la douce et ferme
impulsion de la T.S. Vierge Marie. C’est Elle qui le veut ainsi. Amen.
Une semaine en Russie Monsieur
Jean-Claude Bruel – Lescuyer est parti de Fatima le 13 septembre 2017 et il arrivera
à Moscou pour le 8 juillet 2018. Il marche sans argent et sans carte de crédit
en égrenant ses rosaires pour Notre-Dame, pour l’Eglise et les âmes. J’ai eu le
privilège de l’accompagner durant une semaine en France au mois de novembre 2017, puis une semaine encore en Russie du
22 au 30 juin 2018. L’abbé Devillers, co-pèlerin
temporaire Vendredi 22 juin 2018.
Atterrissage à Saint Pétersbourg en
début d’après-midi. Durant le voyage, quelques conversations intéressantes.
Nous communiquons surtout en anglais et je sème au passage notre petit tract
sur Fatima « Ce que j’ai vu » traduit en russe. A l’aéroport, je retrouve notre pèlerin M. Jean Lescuyer, venu à pied par les pays Baltes et la
Finlande. Il est accompagné de M. Winfried Wuermeling, fondateur de l’UNEC ,
arrivé lui aussi en avion. Ils sont en grande conversation avec deux fiancés
russes et un jeune italien, lesquels se montrent très intéressés par ce
pèlerinage insolite et par les évènements de Fatima : il en sera de même
avec la plupart des personnes que nous rencontrerons durant cette semaine peu
ordinaire. Chapelle N.D. de Fatima (FSSPX) à St
Pétersbourg A 19h je célèbre la messe dans
notre petite chapelle Notre Dame de Fatima, dans la rue Fourchtatskaïa. L’abbé Edmundas
Naujokaitis, lithuanien, du prieuré FSSPX de Kaunas, est là pour nous
accueillir. Nous recevons un accueil plus que chaleureux, vraiment
enthousiaste, du petit groupe de nos fidèles qui prendront soin de nous durant
notre court séjour dans la capitale. Madame Tamara nous a trouvé un joli petit
appartement dans une zone résidentielle à quelques stations de métro du
centre-ville. Nos amis nous achètent tout ce qu’il faut pour le diner. Les 2 pèlerins avec les fidèles
russes Samedi 23 juin. Après une bonne
nuit nous partons en métro pour la chapelle, accompagnés par Luc, un jeune
français d’Aix en Provence qui passe quelques mois en Russie dans le cadre de
ses études. Il y a pas mal de faucilles et marteaux un peu partout, même si l’on
sent que pour la plupart des Russes, le communisme n’est plus qu’un très
mauvais souvenir. Nous entrons dans une église orthodoxe où se célèbre la
messe : liturgie magnifique, ornements somptueux, encens, chants
polyphoniques impeccables. Avec le curé orthodoxe de l’église
N.D. de Kazan Après notre messe à la chapelle,
plus modeste mais non moins fervente, et un bon repas avec une dizaine de
fidèles, nous faisons quelques visites. Les prêtres orthodoxes nous reçoivent
aimablement, mais celui que nous cherchions, professeur au Grand Séminaire et
frère du patriarche Cyril de Moscou, est malheureusement très malade et se
trouve à 100 km de la ville. N.D. de Kazan,patronne de la Russie Dimanche 24. Après la messe
chantée à 10h30, nous déjeunons avec nos amis dans une ancienne cantine
communiste transformée, comme beaucoup d’autres, en un restaurant tout à fait
convenable et très bon marché. Le soir, nos amis nous préparent un bon diner
dans l’appartement, délicatement arrosé avec force toasts aux intentions de la
Fraternité et de la Tradition. Lundi 25. Au consulat de France,
une fonctionnaire nous assure que nous pouvons traverser la Russie à pied sans
dangers : le gouvernement est assez fort pour faire respecter la justice.
Elle nous conseille de suivre la voie de chemin de fer. Messe à midi dans notre
chapelle. Nous sommes bien accueillis au séminaire catholique, puis plus loin dans
l’église du Cœur Immaculé de Marie dans la jolie ville de Pouchkine, au sud de
Saint Pétersbourg, où nous sommes hébergés pour la nuit. Le supérieur est un
prêtre espagnol de l’Opus Dei. Nous nous entretenons avec un séminariste
philippin. L’église a été très bien restaurée, de même que l’église orthodoxe
de Pouchkine. Toutes les églises ont été plus ou moins ruinées ou gravement
endommagées sous Staline, puis sous Kroutchev. Mardi 26. Nous célébrons la
sainte messe dans le salon (j’ai tout ce qu’il faut dans mon sac), puis nous
partons vers Kolpino en égrenant notre rosaire. Après 15 km, le pied de M.
Bruel (opéré plusieurs fois) ne va plus du tout : nous arrivons à arranger
la chose après une visite à l’hôpital, puis avec l’aide d’une pharmacienne
intelligente. Le soir, nous sommes hébergés très charitablement par de jeunes Evangélistes.
Ils font venir leur pasteur et nous conversons longuement autour d’un repas
magnifique, avec l’aide du traducteur automatique disponible sur leur téléphone
mobile. Ils ont fondé une association dans le but de venir en aide aux
malheureux esclaves de la drogue ou désespérés de la vie. Plusieurs d’entre eux étaient dans ce cas et
s’en sont sortis grâce à l’Evangile. Nous parlons bien entendu de Notre-Dame de
Fatima, inspiratrice de ce pèlerinage. Mercredi 27. Après un copieux
petit-déjeuner offert par nos amis, nous repartons en suivant toute la journée
la voie de chemin de fer St Pétersbourg Moscou. Dans l’après-midi je célèbre la sainte messe à l’air libre sur un beau
monument aux morts de la guerre de 1941-1945. Messe au cimétière militaire Krasnyi Bor Mais le conseil de la dame du
consulat ne s’avère pas très heureux. En fin d’après-midi, nous voyons de loin
deux personnages marchant à notre rencontre. Ils s’avèrent être un policier et
une policière. Ils nous expliquent très aimablement qu’il est dangereux et
interdit de marcher le long des voies. Ils nous accompagnent donc jusqu’au
village suivant ou le pope, prévenu par les gendarmes, vient nous chercher en
voiture pour nous emmener dans la petite école qu’il a fondée. Comme hier,
l’accueil est très chaleureux. Deux jeunes femmes de la paroisse orthodoxe parlent
assez bien l’anglais et nous servent d’interprète auprès du père. On nous offre
un bon dîner et nous parlons assez longuement de Fatima et d’autres questions.
Le père comme presque tout le monde ici, apprécie beaucoup le président
Poutine. Il nous dit que l’Eglise (orthodoxe) jouit d’une très grande liberté.
Poutine n’est pas un dictateur : il donne aux russes « le maximum de
liberté que l’on peut raisonnablement leur donner ». Un grand pèlerinage a
lieu en ce moment de Saint Pétersbourg à Iekaterinbourg (2222 km), ou le tzar
et sa famille ont été assassinés en juillet 1918. Evidemment, la question du
schisme est délicate à aborder avec nos hôtes, il y a trop de rancœurs et
d’incompréhensions accumulées depuis des siècles. Ne vaut-il pas mieux s’en
remettre à la très Sainte Vierge, aimée et vénérée par les russes ? Si
nous faisons ce que Marie a demandé, Elle saura bien défaire les nœuds et
reconstruire l’unité. Nous nous disons que des rencontres comme celle
d’aujourd’hui peuvent aussi contribuer à éliminer de mauvais préjugés. J’admire la charité délicate de mon compagnon
qui lui gagne la confiance des personnes rencontrées en chemin. Inutile de dire
que nous laissons encore quelques tracts « Ce que j’ai vu ». Nous
semons dans l’espoir que quelques
graines porteront du fruit. Nos deux policiers
de cet après-midi ont accepté très volontiers le tract, intrigués qu’ils
étaient par cette rencontre peu ordinaire. Jeudi 28. Messe dans la chambre à
7.30, puis petit-déjeuner servi par nos hôtes qui nous approvisionnent pour
deux jours. Nous repartons en suivant cette fois la route de Moscou. Nous arrivons
vers 18 h à Tosno où un monsieur incroyant nous emmène dans sa voiture jusqu’à la paroisse orthodoxe. Nous y sommes
accueillis aimablement par une dame nommée Sveta qui parle un peu anglais, ayant
travaillé il y a 22 ans au Texas. Elle nous prépare un bon diner mais sans
viande ni aucun produit d’origine animale. L’église et les bâtiments sont assez
jolis, tout en bois et avec des icônes partout, mais l’ensemble respire la
pauvreté. Vendredi 29. Au matin nous
parlons longuement avec le pope et surtout avec un jeune séminariste qui essaye
de me convertir à l’orthodoxie avant de s’excuser aimablement :
« mais je ne voudrais pas vous blesser !» Pas de dangers. Je lui
parle de Fatima et il me parle d’un miracle survenu au mont Athos en
1903 : une photo ayant été prise des moines qui venaient chercher leur
ration hebdomadaire de pain, la Sainte Vierge apparut sur la photo. Marie est
ainsi la seule femme à être entrée au mont Athos. La Russie est aujourd’hui très
déchristianisée, mais il y a relativement beaucoup de vocations sacerdotales
(peu de vocations religieuses). Ce séminariste, comme beaucoup d’autres, étudie
par correspondance. Nous repartons enfin après plusieurs tasses de thé et des
adieux interminables. Autel de fortune en rase campagne Nous marchons une douzaine de
kilomètres jusqu’à la gare d’Ouchaqui, bavardant sur la perfection chrétienne,
la vraie charité et l’indifférence ignacienne. Mon compagnon pratique fort bien
tout cela : invalide de guerre, âgé de 79 ans, presque sourd, il se montre
en toutes circonstances content et serein. Sur ses nombreux mois de pèlerinage,
il a pourtant dormi dehors une quinzaine de fois, et passé plus ou moins le
même nombre de jours sans manger. Mais la providence est là, nous en faisons
tous les jours l’expérience. Vers 16h un train s’arrête, je bénis une dernière
fois le pèlerin et repars pour Saint Pétersbourg. Messe à 19h à la chapelle, nuit dans un petit
hôtel tout proche. Samedi 30. Levé à l’aube, je me
promène dans la ville endormie jusqu’au bel ensemble Smolky, construit sur la
demande d’Elisabeth, fille de Pierre le Grand. Elle désirait y finir sa vie
dans un couvent. A 9h30, chapelet et messe dans la chapelle, derniers adieux à
nos chers fidèles, puis départ pour l’aéroport. Dans l’avion qui me ramène à
Paris, discussion avec une dame russe qui vit aux Etats-Unis et manifeste une
très bonne connaissance de la nature et des vraies causes de la révolution
bolchevique. Elle prend volontiers plusieurs tracts pour faire mieux connaître
Fatima dans sa famille. De retour à Montgardion, je rédige ce petit rapport à
l’intention de tous ceux qui nous ont si bien reçus, ou suivis de loin. Que
Dieu sauve la Russie et le monde, selon la promesse de l’Immaculée Vierge
Marie ! Abbé Guillaume Devillers FSSPX
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PELERINAGE FATIMA-RUSSIE) |