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RU 31/2012 - PRÜM/ALLEMAGNE


PRÜM/RFA (ru, 6 août 2012). – Voici une belle lecture pour l’été. Qui en France ne connaît la célèbre Relique des Sandales du Christ conservée à Prüm en Allemagne, près de la frontière luxembourgeoise ? Voici EN EXCLUSIVITE ET AVANT-PREMIERE le texte très instructif du DVD (DVD en vente dès septembre 2012 par notre secrétariat, 10 Euro). Film et texte ont été réalisés par le curé R.P. Josef Läufer, de Triberg/RFA, sur la base des informations que COSTA (UNEC) a pu lui fournir sur la Relique des Sandales du Christ. Bonne lecture !

« 1. Pour la plupart des gens il va de soi que Jésus a porté des sandales, comme cela se pratiquait en Palestine. Mais très peu de gens savent que des reliques de ses sandales existeraient toujours, conservées et vénérées dans l’église paroissiale à Prüm en Allemagne? Est-ce que ces reliques sont authentiques, ou qu’est-ce qu’il faut en penser? Cette question a été étudiée par le chercheur en génétique Gérard Lucotte qui a examiné les reliques existantes avec des méthodes scientifiques.

2.  Au sujet de l’histoire de cette relique l’historien Michael Hesemann rapporte: „Le pape Zacharie (741 – 752), le dernier grec sur le trône de Pierre, les avait offertes dans la dernière année de son pontificat (752) au roi des Francs Pépin III“ (cf littérature 1 p. 29). Il faisait du monastère Prüm, que sa grand-mère Bertrada l’Aînée (660 – 721) avait fondé, le monastère familial de la nouvelle dynastie des Carolingiens qu’il avait instituée et le confia à l’ordre des Bénédictins. Ce qui manquait encore au monastère, c’était une relique importante qui pourrait rehausser son statut et qui pourrait le transformer en un sanctuaire représentatif de son royaume. „Ainsi sont arrivées en 752, offertes par le pape, les ‚Sandales du Christ‘ à Prüm dont l’abbatiale fut désormais appelée ‚Sanctus Salvator‘ (Saint Rédempteur)“ (1 p. 29).

3. La raison pour laquelle le pape a offert ces reliques de la Chambre des reliques de la basilique pontificale du Latran à Pépin, était politique. Par ce don il voulait gagner Pépin comme allié, dans ses querelles avec les Langobards en Italie du nord. A ce sujet Michael Hesemann explique: „Ainsi il ne restait à Zacharie que l’espoir venant du fils vigoureux du vainqueur de Poitiers. Comment aurait-il pu s’en faire mieux un allié que par un si précieux cadeau qui en quelque sorte le légitimait divinement... Son successeur Stéphane II a hérité de ses problèmes, mais aussi de l’espoir en Pépin. Mais le Franc demanda d’abord la couronne. Seulement quand le pape vint à Saint-Denis pour oindre roi le Carolingien, celui-ci fut prêt à intervenir en Italie. Sur place il força le roi des Langobards Aistulfe à reconnaître la suprématie franque et a céder des régions étendues que Pépin offrait ensuite au pape, origine du territoire de l’état du Vatican qui devait survivre pendant plus de 11 siècles“ (1 p. 30).

4. Avec cette relique précieuse des Sandales du Christ et le domaine immense que Pépin remit à son monastère, l’abbaye de Prüm florissait et devint le monastère le plus célèbre de l‘Empire des Francs. L’école monastique de Prüm était synonyme de science carolingienne et école d’élite pour la noblesse de l’empire. „Sa réputation allait loin vers le Haut Moyen Age quand l’empereur Frédéric II éleva l’abbaye en 1222 au rang de principauté. Mais elle s’évanouit rapidement quand sa relique rencontra une ‚concurrence‘ par la Sainte Robe qu’on découvrit en 1196 dans la cathédrale de Trèves“ (1 p.30). „Pendant quatre siècles Trèves et Prüm ont bataillé pour la suprématie. Mais quand l’empereur Maximilien s‘est fait présenter à la diète de Trèves en 1512 la Sainte Robe, qui fut ensuite présentée pour la première fois en ostension, Prüm ne pouvait plus assurer la compétition avec ses Sandales, moins prestigieuses. „En 1574 l’abbaye a perdu son indépendance à Trèves, et sa relique fut presque oubliée“ (1 p. 30).

5. „En 1794 le monastère fut sécularisé par les Français. Depuis l’ancienne abbatiale est devenue une église paroissiale. Seule la redécouverte des ossements de l’empereur Lothar en 1860 lui a rendu pendant un certain temps quelque célébrité; l’empereur Guillaume faisait offrande d’un nouveau sépulcre, et des citoyens de Prüm se sont cotisés pour un écrin digne pour les ‚Saintes Sandales‘. Depuis elles reposent dans la paroi septentrionale du choeur de l’église pour être montrées, lors de la messe solennelle dominicale, aux paroissiens et à quelques pèlerins. Mais cet intérêt réduit pourrait bientôt changer.“ (1 p.30).

6. On peut se demander alors: est-ce que cette relique est vraiment authentique? Comment est-elle parvenue de Jérusalem au pape à Rome? Pour répondre à ces questions, on a commencé pendant ces dernières années à examiner les Sandales du Christ de façon scientifique. Au premier regard on est déçu. Elle apparaît au contempleur comme une semelle richement décorée sur laquelle resplendit le motif sublime d’un arbre de vie entouré de lamelles d’or. „Elle est flanquée latéralement par les deux côtés d’une pantoufle également décorée de lamelles d’or, qui semble appartenir plutôt à un ornement de couronnement qu’à la Judée du premier siècle, au temps du Christ. Vu sous cet angle, tout semblait pointer vers une falsification fantastique et assez irritante du 8e siècle“ (1 p.31).

7. „Cependant un regard sur les ‚dedula‘, c’est-à-dire les écritures sur la relique, éveillait l’attention des experts. Là on n’affirme pas du tout que cette pantoufle royale serait la sandale de Jésus.  Ces écritures ne parlent que de ‚Particulae de Sandaliis SS. Salvatoris‘, c’est-à-dire que seules quelques portions des sandales de Jésus sont incorporées à l’intérieur, cachées et découvertes sous les décorations de lamelles d’or. Le chercheur en génétique professeur Gérard Lucotte donna pour la première fois, lors d’un colloque de scientifiques en avril 2011 à Argenteuil près de Paris, les résultats de ses recherches“ (1 p.30s). „Il déclara: ‚J’ai trouvé des minéraux de silicate, dont la montmorillonite, du feldspath et silicate de magnésium et sulfate de calcium qui sont caractéristiques des régions désertiques. Egalement l’oxyde de fer indique une région aride comme origine. Encore plus importantes sont des traces de titane, un élément assez rare. Nous le trouvons dans cette composition, donc en environnement riche en fer, sous forme de ‚Terra Rossa‘, principalement à un endroit sur terre: dans la région autour de Jérusalem“ (1 p. 31). Ceci, dit Lucotte, signifie clairement que sous les décorations en or lamellé du reliquaire se trouvent ‚des particules authentiques de Jérusalem‘, qu’on vénérait au 8e siècle comme reliques des sandales du Christ. Aux endroits visibles, ici en jaune, se trouvent des pièces de cuir de la semelle de la sandale et des morceaux de lacets (2 p. 95).  Pour pouvoir présenter de façon représentative ces reliques, probablement authentiques de Jésus, on les a incorporées à l’époque carolingienne dans une chaussure royale contemporaine. D’autres recherches pourraient peut-être donner encore plus d’informations.

8. Que les Chrétiens aient conservé et vénéré dès les origines comme reliques des objets qui leur rappelaient Jésus n’est pas seulement évident mais attesté. Ainsi il y a des témoignages multiples qu‘Hélène (*250 +330), la mère de l’empereur Constantin, a collectionné lors de son voyage en Palestine vers 325 tous objets qui rappelaient Jésus. Avant cette époque la conservation de ces reliques ne pouvait se faire que de façon dissimulée. Hélène a apporté à Rome beaucoup de ces objets où ils sont, aujourd’hui encore, conservés à S. Croce. De cette collection le pape aussi a reçu quelques objets pour son trésor de reliques. D’autres objets sont parvenus à Constantinople où ils furent conservés et vénérés dans le trésor des empereurs. Ainsi un pèlerin anglais du début du 12e siècle rapporte qu’il a vu la couronne d’épines, le manteau, le fouet etc., mais aussi les chaussures de Jésus (cf. Gerhard Kuhnke: „Rome et le linceul – scandale à Turin“ p. 32f). Et dans le catalogue de Mésarite (cf. p. 33; cf. Annexe sous Reliques de Jésus) figurent aussi des sandales.

9. Les Sandales de Jésus à Prüm ne peuvent cependant pas venir du trésor des reliques de Constantinople, puisqu’elles avaient déjà fait l‘objet en 752 à Prüm d‘un cadeau du pape à l’empereur Pépin. Mais puisque Jésus avait sûrement plusieurs paires de chaussures, il se peut parfaitement que des reliques authentiques des sandales de Jésus soient parvenues, grâce à l’impératrice Hélène, de Jérusalem directement à Rome. En tout cas, que les reliques à Prüm soient originaires de Jérusalem a été démontré par les dernières recherches (cf. ci-dessus) (cf. 1. Michael Hesemann: cf. VATIKAN Magazin, mars 2012 p. 28 ss; 2. Professeur Gérard Lucotte: „La Sandale du Christ“ cf. ACTES p. 48ss).
Même si, par nature, on ne pourra jamais exactement prouver de manière scientifique que les parties authentiques des reliques à Prüm sont les véritables sandales de Jésus, on peut, sur la base de ces recherches, faire foi à la Tradition suivant le principe In dubio pro traditione, en cas de doute, priorité à la Tradition (comme on procède aussi dans les tribunaux suivant le principe: In dubio pro reo). En fait, par les études scientifiques, on peut pour la première fois fonder la crédibilité de la Tradition. Des doutes concernant cette question sont dépourvues de base réelle. Ainsi elles peuvent raisonnablement être vénérées comme des Reliques de Jésus.

10. Pour conclure, il reste encore la question: Quelle signification pourrait avoir la vénération éventuelle de reliques authentiques des Sandales de Jésus? Le linceul de Turin, le Suaire d’Oviedo et la Sainte Tunique d’Argenteuil avec leurs traces de sang, tous du même groupe sanguin, sont des témoignages authentiques de la Passion et de la Mort de Jésus. Mais les „Sandales du Christ“ de Prüm, avec des portions de cuir qui viennent, de façon démontrée, de Jérusalem – quel sens spirituel pourraient-elles avoir? Elles sont, de mon avis, pour les Chrétiens croyants des témoignages authentiques du fait que Jésus, le Fils de Dieu devenu Homme, a marché de ses deux pieds sur la terre, et fut en tout égal à nous autres hommes, hors le péché (Jn 8,46; 2 Cor 5,21; 2 Cor 7,11; 1 Pierre 2,22). Il a marché sur cette terre en Palestine, en Terre Sainte, à Jérusalem, dont la sandale porte les traces de son sol. Il allait à la rencontre des hommes, il les guérissait et secourait. Il a appelé ses apôtres à sa suite et les envoya dans le monde entier. Ainsi les „Sandales de Jésus“ de Prüm sont le témoignage et le symbole du mandat missionnaire que Jésus a donné à l’Eglise avant son Ascension.: „Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde“ (Mt 28,20).

Littérature:
1. Michael Hesemann: cf. VATIKAN Magazin, mars 2012 p. 28ss
2. Prof. Gérard Lucotte: „La Sandale du Christ“ cf. ACTES (de COSTA/UNEC) p. 48ss . »

-  O.A.M.D.G.  -




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