RU 34/2005 - TAIZE

- FRANCE: Pendant que les jeunes se déhanchaient au rythme des chants de Taizé sur les pelouses de Cologne, à Taizé même, dans 'l'Eglise de la Réconciliation' au milieu d'autres centaines de jeunes gens, le Frère Roger Schutz, fondateur de la communauté protestante de Taizé, fut assassiné par deux coups de couteau dans la gorge assénés par une illuminée portugaise du nom Luminita Solcan. Le sceau du martyre? On pouvait lire des éloges de toute part à la suite, un véritable concert universel des média, chacun cherchant des mots mystifiants pour désigner ce que personne n'ose appeler par son vrai nom: le syncrétisme chrétien. Pour ne citer qu'une source, sur le 'Forum du Monde Catholique' (www.monde-catholique.com/forum/) on lit par exemple ces envols d'esprit: "Sa hantise de l'unité était en tension constante avec son sens religieux et plus encore avec son désir d'une plénitude chrétienne". Plus loin: "L'expérience de l'unité engageait un ressourcement intérieur qui, éprouvant sa densité dans une foi plénière, celle d'une Eglise indivise, même si elle était toujours en espérance". Taizé devient une mystification incompréhensible, ni noir ni blanc, ni protestant ni orthodoxe ou catholique, ni de ce monde ni de l'autre, ni de Dieu ni de Satan. Ce qu'on pourrait appeler un sentimentalisme total, ou théologiquement un syncrétisme 'chrétien' absolu. Bref, un produit de ce monde, donc intrinsèquement ambigu. La palme revient à l'agence de presse ZENIT du Vatican qui cite sans broncher Mme Paola Fabrizi, membre du Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité dans l'Eglise: "Le Frère Roger Schutz désirait beaucoup être catholique, mais il a vécu sa situation de non appartenance à l'Eglise catholique comme un véritable sacrifice pour montrer aux autres combien peut être douloureux aussi le fait de ne pas partager pleinement l'appel à suivre le Christ"... En un mot, il a fait son salut par le refus même de devenir catholique!

Résumons brièvement: Roger Schutz fut né en 1915 en Suisse, fils de pasteur protestant. En 1940 il découvre Cluny en Bourgogne, non loin de la ligne de démarcation, et s'installe à Taizé, tout près de là, pour venir au secours des réfugiés juifs. Au fur et à mesure que ses oeuvres de charité se développaient, il fonde une communauté monastique protestante, inouïe en son genre depuis la Révolte de Martin Luther. Très vite l'évêque catholique du lieu lui cède l'église romane du village. Les jeunes accourent en foules, attirés par la bonté et les prières des 'Frères'. A l'est européen, surtout après la disparition du 'mur', les jeunes gens n'ont qu'une envie: voyager à Taizé pour être avec les autres jeunes du monde, dans un 'ressourcement universel de paix'. Ensuite Roger Schutz organise les 'Journées oecuméniques de Taizé' dans l'Europe entière: 1978 à Paris avec 3000 participants, 100.000 participants quelques années plus tard à Vienne, Milan, les pays de l'est et de nouveau à Paris. Combien seront-ils fin 2005 en Italie? Bouillonnement oecuménique! Les mots-clés sont invariablement paix, bonté du coeur, mystique, écoute, ne juger personne, spiritualité, réconciliation, lumière, foi, tolérance, espérance, communion... Vaclav Havel, président de la République Tchèque, qualifie Roger Schutz comme 'le pilier spirituel de l'Europe'. Rien que cela. Le Frère devint l'ami personnel de Jean XXIII, ensuite de Jean-Paul II, de la Mère Teresa et finalement de tous les grands du monde. 'Ah Taizé, ce petit printemps!', s'exclama Jean-Paul II. Le Frère reçut les prix Templeton (?), et celui 'de l'éducation pour la paix' de l'UNESCO. Désormais il porte en permanence, comme le pape, l'aube blanche que les autres frères de la communauté ne portent que lors des prières. Robert Schuman, François Mitterrand et d'autres personnalités de premier rang se rendent en pèlerinage à Taizé, même le pape Jean-Paul II, passage obligatoire pour s'accréditer auprès des jeunes. Le Frère veut être 'la petite flamme d'espérance' de Charles Péguy. Comme un oiseau en plein vol, il est abattu par deux coups, non pas de fusil mais de couteau, par une des siens, 'Luminita': folle - ou illuminée ? Horst Kohler, président de la RFA, accourt à son enterrement, ainsi que Sarkozy de France et maintes autres personnalités du monde. Roger Schutz n'est jamais devenu catholique, à l'opposé de son premier assistant le pasteur Max Thurian qui, devenu prêtre catholique, termina sa vie au Vatican. Cela n'a pas empêché le cardinal Kasper de 'présider' à Taizé la messe des obsèques du Frère protestant, au milieu des 'foules chrétiennes', avant que sa dépouille soit portée au cimetière. A Taizé on ne s'occupe pas des confessions, ni des vérités - ni de LA VERITE? - , cela fâcherait. Non, tout le monde est bon, tout le monde est gentil! Le pape Benoît XVI lui-même a donné, encore cardinal, lors des obsèques de Jean-Paul II, devant les cameras du monde entier la Sainte Communion au Frère Roger amené en chaise roulante, donc à un protestant non repenti. L'intercommunion, jusqu'ici barrière infranchissable de l'oecuménisme, est désormais acquise, tandis que contre les fidèles de la tradition catholique les foudres de 'l'excommunication' sont toujours en vigueur: il y a de quoi perdre son latin. - Requiescat in pace! - (ru; cf. LP 24.8., ZEN 21.8., FMC 29.8.)

- Compteur négatif: 134e jour du maintien de 'l'excommunication' de +Mgr Lefèbvre sous le pontificat de Benoît XVI. L'entrevue du 29 août entre le pape et Mgr Fellay mènera-t-elle enfin à la levée de cette injustice?

- Compteur positif: 210 bébés sauvés de l'avortement par l'association SOS MAMANS (SOS MAMANS/UNEC, BP 70114, F-95210 Saint-Gratien, T/F 01 34 12 02 68.

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