RU 38/2013 - GEOPOLITIQUE SYRIE
GEOPOLITIQUE SYRIE (ru, 26 septembre
2013). – A première vue le conflit
actuel en Syrie tourne autour des « Droits de l’homme » soit-dit
farouchement défendus par les Etats Unis et la France (eux-mêmes champions de
l’assassinat légal des bébés) ; en deuxième analyse il s’agit de la
persécution des Chrétiens par l’Islam, prolongement d’un conflit millénaire
dans tout l’Orient; mais les véritables raisons de ce conflit se trouvent dans
la géopolitique, c’est-à-dire la guerre du gaz, 1ère source
d’énergie pour tout le XXIe siècle, entre la Russie et les Etats Unis.
En
effet, les ressources de pétrole se faisant rare car surexploitées, tous les
efforts géopolitiques se concentrent actuellement sur le gaz qui, à lui seul,
peut fournir pendant les prochaines 100 années l’énergie nécessaire aux pays
industrialisés.
En
ce qui concerne l’Europe les champs géants de gaz les plus proches sont celles
de la Russie et de l’Asie centrale. Plusieurs gazoducs existent déjà pour
amener le gaz surtout de la Russie vers l’Europe occidentale, mais ils mènent par
l’Ukraine ou la Pologne qui sont devenus des partenaires peu fiables pour la
Russie. Moscou a donc crée deux nouveaux projets de gazoducs, le North Stream
(coût de construction 5 milliards de Dollars), par la Mer Baltique en évitant
la Pologne, mis en route en 2011, et le South Stream (coût de construction 10
milliards de Dollars) par la Mer Noire, la Bulgarie, la Serbie et l’Autriche,
notamment vers l’Italie et la RFA, mise en service prévue en 2015.
Naturellement
les Européens cherchaient dès lors un moyen de ne pas s’approvisionner en gaz
uniquement en Russie. Fut alors créé en 2004, avec les Américains comme
puissant moteur et instigateur, le projet Nabucco (coût de construction 21
milliards de Dollars), supposé d’amener le gaz de l’Asie Centrale et de l’Iran
vers l’Europe occidentale, via la Turquie le Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie
et l’Autriche, donc en grande partie parallèlement au cheminement du projet
russe South Stream (cf. carte). Industriellement tout est prêt pour Nabucco,
avec la participation des plus gosses entreprises énergétiques de l’Union
Européenne, mais le projet tarde de se réaliser, son entrée en service étant continuellement
repoussée, actuellement à 2017 - faute de fournisseurs de gaz. Car entre temps,
par une politique astucieuse de Monsieur Poutine, l’Iran, l’Azerbaïdjan et
surtout le Turkménistan ont signé des gros et juteux contrats de fourniture de
gaz avec des pays asiatiques, notamment la Chine.
Entre
temps des nouveaux champs de gaz ont été détectés au Qatar, en Syrie ( !),
au Liban, en Israël, et surtout en Méditerranée orientale près de ces pays. Du
coup, pour le projet Nabucco américain, cette région devient de première
importance, puisque ce gaz-là pourrait enfin alimenter leur gazoduc Nabucco
vers l’Union Européenne, satellite majeur des USA. Il fallait donc se battre
pour le contrôle de la Syrie, « clef de l’Orient », point de départ
de la route de la Soie.
On
sait ce qui est arrivé à ce pays par la suite, jusqu’au clash international
actuel au sujet du gaz (tiens!) Sarin. Et qui trouve-t-on de l’un et l’autre
côté des protagonistes belligérants ? Justement les partenaires respectifs
des projets de gazoducs mentionnés, c’est-à-dire d’un côté le camp des Russes,
avec les Iraniens et Chinois – soutenu par le silence des Allemands et Italiens
très engagés dans les gazoducs russes North Stream et South Stream -, et le
l’autre côté les Américains, avec Bruxelles, la Turquie, le Qatar, l’Arabie
Saoudite, Israël – et curieusement la France, cette dernière probablement
motivée par un servilisme indigne envers les FM des Etats Unis ainsi que par un
désir nostalgique de récupérer sa suprématie d’antan sur le Proche Orient.
Les
médias ne mentionnent rien de tout cela, ils font croire qu’il s’agit des « droits
de l’homme » en Syrie, et du gaz militaire. Poutine a tout récemment mis les
pieds dans le plat en proposant : si ces gaz doivent être détruits en
Syrie, alors il le faudra aussi en Israël. Il ajoutera bientôt : et
pourquoi pas en Russie et en Amérique ? Qui dit qu’il y a des super-hommes
qui ont droit aux armes A-B-C (atomiques, biologiques et chimiques), et
pourquoi d’autres nations en seraient exclues ? Hitler a parlé des
« sous-hommes » il y a 75 ans, mais ses utopies sont malheureusement toujours
vivantes, il suffit de lire nos journaux où seuls les surhommes et leurs idées semblent
avoir droit à la parole.
En
attendant l’Eglise, par sa journée de prière universelle pour la paix en Syrie,
a obtenu du ciel que les va-t-en guerre occidentaux n’y interviennent pas militairement
en versant de l’huile sur le feu, mais la véritable bataille pour le gaz, don
de Dieu qui gît sous la terre et sous la mer, n’a fait que commencer. Que Dieu
intervienne encore, pour nous apprendre comment gérer les affaires humaines
avec Sa Sagesse révélée par l’Evangile et transmise par Son Eglise !
- O.A.M.D.G. -
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