RU 10/2012 - AVORTEMENT
AVORTEMENT (ru, 12 mars 2011) – Sos Mamans publie dans son « Journal de bord » ceci : Vendredi 9 mars 2012 Ce matin à 7 h., à l’hôpital de Rennes, ils ont avorté le bébé de Sabrina, 15 ½ ans, musulmane, contre sa volonté. La pression de la famille et de TOUS ceux qui l’entouraient, sauf son « ami » aussi jeune qu’elle, fut terrifiante pour elle. La pire des questions qu’elle se posait, fut celle-ci : est-ce que j’ai le DROIT de refuser qu’on avorte mon bébé ? Voilà la tyrannie mortelle qui entoure presque toutes nos petites mamans enceintes. D’autant plus héroïques sont les nombreuses petites mamans – presque toutes celles que nous accompagnons pendant cette lutte – qui se lèvent pour dire NON, pour défendre leur bébé en prenant tous les risques, y compris celui d’une séparation de leur famille. Oui, il faut de l’héroïsme pour cela, nous pouvons l’attester. La culpabilité de notre société toute entière est terrible. Voici des extraits de la lettre que Sabrina, après avoir fait corriger les fautes d’écriture par nous, avait glissé à sa mère, un jour avant la date fixée par celle-ci pour l’avortement, c’est-à-dire hier le 8 mars. Pour rien. La dureté des cœurs a prévalu. « Ma maman chérie, Je m’applique pour t’écrire une belle lettre parce que je t’aime très fort, tu es ma mère et ma maman chérie, et parce que je ne sais pas comment te dire ce que je ressens. Comme tu sais, je suis maman aussi, puisque je porte un enfant qui grandit en moi. Ce bébé je l’aime déjà, comme toi tu m’aimes aussi. C’est mon premier bébé. Je comprends ta décision, mais moi, je me sens maman, et ce n’est pas ma décision d’avorter. Comment pourrais-je m’en remettre ? Je sais que je suis à ta charge, maman, je sais que c’est dur parfois pour toi, en plus je ne suis pas toujours facile. Je suis une trop jeune maman, et ta peur, je la comprends, mais pour mon bébé, et grâce à lui, je me battrai pour l’élever. Est-ce qu’on pourrait l’aimer toutes les deux? Ce sont les règles et la société qui veulent que j’avorte, mais le regard des gens, on devrait s’en moquer. Si j’avorte, je vais le regretter, je vais avoir du chagrin, maman, parce que ce n’est pas mon choix. J’ai trop envie de garder mon bébé. J’ai peur aussi de vouloir mourir après l’IVG. Mon copain voudrait bien que je garde le bébé, mais il a peur aussi, il croit qu’il est obligé de consentir à ce que j’avorte. Mais je vois bien qu’il est inquiet. Il m’aime tellement grave. Si on lui disait qu’il a le droit d’aimer son bébé, il serait soulagé lui aussi. Est-ce qu’on pourrait être solidaires de mon bébé et montrer au monde entier qu’on peut faire le choix de la vie et de l’amour? Est-ce qu’on ne serait pas fières de ça, toi et moi? Est-ce qu’on pourrait choisir de défendre notre petite famille contre les ragots, plutôt que faire ce que les autres attendent de nous? Moi je trouve que ce serait une grande action. Maman tu sais, je serai très motivée à l’école parce que je saurai que l’avenir de mon bébé en dépendra. Et notre bonheur en dépendra aussi. Maman, je pense que tu as peur si je garde mon bébé, je le comprends très bien, mais je suis sûre qu’il ne faut pas avoir peur. Le choix de l’amour est forcément le meilleur choix, c’est obligé, maman. Je sais que tu as avorté toi-même. Mais je ne suis pas sûre que ça t’ait vraiment fait plaisir. Tu aimes les enfants et si tu avais pu, tu n’aurais pas avorté. Mon bébé pourrait guérir ton chagrin, car je suis sûre que tu as eu du chagrin, comme moi j’en ai maintenant. Je sais que je t’ai désobéi, je n’aurais pas dû coucher avec mon ami, j’étais trop jeune, et tu savais me parler comme une bonne mère, mais je n’ai pas écouté. Peut-être que je ne me sentais pas heureuse (pas à cause de toi bien sûr) et peut-être que j’ai couché avec lui pour me faire aimer, sans le savoir ? Mon bébé, je lui apprendrai aussi qu’il ne faut pas se donner à 15 ans… Si mon bébé sait qu’il est venu au monde parce que je l’aimais, et que toi aussi tu l’aimais, et qu’il a failli se faire tuer par des pressions diverses, mais a survécu grâce à notre amour, sa vie aura un sens très fort… Maman, je t’en supplie. Je t’aime. Je ne te laisserai jamais tomber moi non plus. Toute ta vie je serai là quand tu auras besoin, même quand j’aurai ton âge. - Gros bisous, ta Sabrina chérie. » Maintenant, depuis 7h30 ce matin, le bébé de Sabrina est mort, découpé en morceaux par la volonté des « adultes », jeté dans le bac à déchets d’un hôpital grisâtre dans l’ouest de la France. Nous étions prêts à intervenir en dernière minute, en voiture, mais la petite Sabrina, pourtant si courageuse, n’a pas trouvé la force de s’évader, cette force presque surnaturelle que beaucoup d’autres jeunes mamans avant elle avaient pourtant trouvée. Quoi ajouter ? Nous ne pouvons que nous remettre au Bon Dieu, n’y comprenant rien. « Que Votre Volonté soit faite ! » - R.I.P. Samedi 10 mars 2012 Postscriptum. Ce matin, enfin des nouvelles de Sabrina, rapidement griffonnées pour nous sur son téléphone portable : «Quand je me suis réveillée j'ai pleuré et réclamé mon bébé. Ils ne m'ont jamais dit où il était. Je n’avais pas voulu prendre ces médicaments, je pleurais quand nous sommes arrivés hier tôt le matin à l’hôpital, mais je ne pouvais rien faire, ma mère était là tout le temps… Je suis désolée, je n'ai pas été assez forte, je n'ai fait que pleurer, et encore, quand ils m'ont remontée du bloc, je me disais ‘non, il est là, regarde : ton ventre est toujours comme avant’. J'aurais aimé lui donner ma vie pour qu'il ait la sienne. Malheureusement on ne peut pas. Que Dieu me pardonne et m'accorde sa clémence. » Sabrina s’était déclarée « musulmane athée » quand nous avions le premier contact avec elle, il y a une semaine... Rappelons nous : « Est-ce qu'il y a un plus grand amour que de donner sa vie pour son prochain?" Jésus parlait de Lui-même, mais aussi... de Sabrina. Elle sera peut-être un jour notre nouvelle Léa (qui est en fait très malade, ce matin 40,3 degrés de fièvre...). Elle aussi avait avorté quand elle était jeune, et a sauvé plus tard dans sa vie plusieurs centaines de femmes et jeunes filles de cet abîme. Encore faut-il que Sabrina tienne le choc, et ne se suicide pas (déjà 2 tentatives dans le passé). Avant l’avortement elle avait même évoqué l’idée de vouloir « mourir avec son bébé, pour s’en aller tous les deux ». Nous resterons près d’elle. Les plans de Dieu sont impénétrables, à nous de L’adorer, et de dire, même après cet atroce avortement: "Que Votre Saint Nom soit loué!" Il faut éviter que notre manque de confiance fasse obstacle à l'Amour de Dieu qui aime infiniment plus que nous Ses enfants. » Fin de citation. Adresse : Sos Mamans (Unec), BP 70114, 95210 St-Gratien. Chers lecteurs, et certains fanfaronnent que l’esclavage et la peine de mort auraient été abolis en France ?
- O.A.M.D.G. -
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