- INDE: Sur les 118 paroisses catholiques de l'archidiocèse de Bombay, 6 ont déjà érigé un monument en hommage aux enfants avortés, par suite à une instruction de leur archevêque, le cardinal Ivan Dias, datant de l'an 2000. Le processus est lent, "puisqu'il est difficile pour nos pauvres paroisses de trouver des fonds et des espaces adéquats", mais en principe toutes les paroisses doivent ériger leur mémorial. Cela ne fait pas l'unanimité dans ce pays où déjà, jusque fin 2005, dix millions de bébés féminins ont été échographiés et ensuite avortés, créant ainsi un déséquilibre homme-femme jamais vu, mais la réponse des Chrétiens est sans parade: "Tout le monde parle de ses propres droits, mais qui prêtera sa voix pour défendre le droit des enfants pas encore nés? Nos monuments seront là pour cela!" - Nous aussi! (ru; cf. IC 7.2.06)

- TURQUIE: Le célèbre monastère Sumela, à 50 km de la Mer Noire, derrière Trabzon, va être "revivifié", a annoncé le gouverneur de Trabzon Mr Huseyn Yavusdemir. Selon lui, il ne s'agirait pas d'une 'concession à l'Union Européenne ou au Patriarcat Oecuménique d'Istanbul', mais d'un geste vers les touristes - au nombre de 150.000 en 2005. Ce monastère est depuis 1923 sans vie, puisque les moines gréco-orthodoxes en ont été chassés par les Turcs, comme c'était le sort de tous les chrétiens de la région après l'occupation de cette partie de la Turquie par les alliés bolcheviques. En 1971 ce monastère avait été déclaré 'monument national', mais il se transformait de plus en plus en ruines. Plaqué contre les rochers à 1200 m d'altitude au-dessus d'un gouffre, il témoigne d'une grande prouesse architecturale (on peut voir une photo de cette imposante structure sur la page d'accueil de cette semaine de Radio-Silence: www.radio-silence.org). Le monastère "Notre Dame de la Montagne Noire" avait été fondé par deux ermites d'Athènes sous l'empereur romain Théodose I (fin 4e siècle). Après un incendie, le monastère fut reconstruit aux 12e siècle. Vers le 14e siècle de nombreuses habitations moniales furent ajoutées. Le monastère devint le monastère central de l'empire grec de Trabzon et de toute la chrétienté du Pontus sur la Mer Noire. Même les Sultans l'avaient comblé de donations jusqu'au 19e siècle. Il devenait un centre important de pèlerinage orthodoxe. En 1931 le Gouvernement d'Ankara avait permis l'évacuation des icËnes, trésors et manuscrits vers la Grèce, c'est-à-dire vers un monastère du même nom en Macédoine. Depuis l'évacuation des moines, de nombreuses anciennes fresques - notamment les visages des saints - ont été maculées et défigurées par des musulmans fanatiques. Le gouverneur de Trabzon n'a pas précisé d'où viendraient les nouveaux moines. - (ru; cf. G2W, KNA 10163)

- EUROPE CHRETIENNE: Les pèlerins de l'association UNEC, lors d'un "pèlerinage aux racines de l'Europe Chrétienne" du 24 au 27 février qui les a menés successivement à Herstal en Belgique, lieu de naissance de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, centre de l'Europe Chrétienne que Charlemagne a réussi à créer pour les 11 siècles à venir, et à Cologne phare de la chrétienté du Rhin, ont vécu trois moments forts lors de cette excursion. A Herstal, donc à 28 km de Maastricht symbole de l'anti-Europe Chrétienne, un colloque UNEC franco-belge sur Charlemagne, dans la salle du Conseil Municipal de la mairie, devant une assistance de 80 personnes, a eu lieu, où Mme Claire Bayle de l'UNEC, entre autres conférenciers, a pu exposer la continuité de cette Europe Chrétienne à travers les siècles, de Charlemagne à Charles le bienheureux de Habsbourg (800 à 1918) en passant par Charles V. A Aix-la-Chapelle les pèlerins ont pu redécouvrir l'essence même du Christianisme: la Sainte Messe de toujours. Lors de la messe du dimanche, le célébrant (l'abbé Meermann de la FSSPX) a insisté dans son sermon sur l'importance de l'aspect sacrificiel de la Sainte Messe selon l'ancien rite, symbolisé par les 29 signes de croix faits par le prêtre pendant le Canon de la Messe - totalement supprimés dans le rite modern(ist)e: selon St Thomas d'Aquin ils signifient chaque fois un aspect de la présente Passion du Christ: les 3 premiers signes de croix (lors des mots du Canon "haec dona, haec munera, haec sancta sacrificia illibata") signifient la trahison de la Passion du Christ comme l'oeuvre de Dieu, des Juifs et des Romains. Les 3 croix suivantes (benedictam, adscriptam, ratam) la trahison de Jésus pour 30 pièces d'argent, et les 2 suivantes (Corpus et Sanguis) signifient Judas le traître et Jésus la victime. Les 2 croix suivantes (benedixit) signifient l'ombre de la Passion qui approche vers le Corps et le Sang du Christ. Les 5 signes suivants (hostiam puram, hostiam sanctam, hostiam immaculatam...) signifient la Passion elle-même, c'est-à-dire les 5 plaies du Christ. Ensuite, les 3 croix suivantes (Filii tui Corpus et Sanguinem) représentent l'allongement de Jésus sur la Croix, le versement de Son Sang et la Rédemption fruit de la Passion. Les 3 suivantes (sanctificas, vivificas, benedicis) rappellent les 3 prières du Christ sur la croix: pour ses persécuteurs, son cri vers le Père et son entrée dans la Gloire. 3 autres signes de croix (per Ipsum et cum Ipso et in Ipso) sont les 3 heures sur la croix. 2 autres signes de la croix, sur le calice, signifient la séparation de Son Esprit de Son Corps, et finalement les 3 dernières croix (Pax Domini sit semper vobiscum) annoncent la Résurrection après 3 jours. Quelle leçon! Benoît XVI réfléchit actuellement s'il ne faut pas davantage promulguer "l'ancienne messe". - Finalement un long échange avec le Père Petrus à l'abbaye bénédictine Maria Laach (fondée en 1093 près de Cologne), a appris aux pèlerins les enjeux de la chrétienté d'aujourd'hui: quelle est la mission de l'Ordre bénédictin, chargé depuis toujours de la propagation de la Sainte Liturgie, dans un monde où chacun fabrique sa liturgie? Comment suivre le Christ dans un monde devenu anti-chrétien? - Un pèlerinage de l'UNEC "en Turquie chrétienne" est programmé pour fin Octobre 2007. - (ru; cf. Summa Th. III, 83, 5 ad 3)