RU 50/2010 - BAVIERE, ITALIE
BAVIERE (ru, Déc. 22, 2010). – Voici une nouvelle arrivée à l’instant de notre correspondant en Bavière (traduction par UNEC):
« Paul est assis sur les pierres froides de l’église Saint Jacques. Comme toujours, il demande l’aumône. Quand il y a une messe, il ouvre la porte aux fidèles et leur fait un grand sourire, en découvrant sa bouche toute édentée.
Ce Monsieur de 55 ans fait partie des sans abri qui luttent quotidiennement pour leur survie. Son corps est décharné, pas seulement par le froid et la faim, mais surtout par l’alcool. Il a l’air beaucoup plus âgé qu’il ne l’est. Si seulement il avait la force de lutter contre cette dépendance, tout irait mieux, pense-t-il souvent. Et chaque fois il prend la ferme résolution d’arrêter de boire. Mais quand le soir vient, et avec lui les souvenirs de sa famille qu’il avait perdue lors d’un accident tragique, il a recours à la bouteille. Alors l’alcool anesthésie le vide dans son âme, ne soit-ce que pour un petit moment. La bouteille de vin est sa compagne fidèle, et la cirrhose de foie et d’autres maladies le consomment. La couleur de sa face fait pressentir le pire. Pour beaucoup de gens du quartier Paul fait, d’une certaine manière, partie de l’escalier de l’église, comme une statue. Et c’est ainsi qu’ils le traitent. La plupart ne font guère attention à lui et ceux qui s’en aperçoivent se demandent pour combien de temps il va encore tenir.
Seuls le curé et sa nouvelle assistante paroissiale se soucient de lui. Surtout sœur Petra, jeune missionnaire de Steyl, vient chaque jour à sa rencontre. Il est heureux de ses visites lors desquelles elle apporte aussi chaque fois quelque chose à manger. Mais même la sœur n’a pas réussi à sortir Paul de la rue. Il ne veut même pas venir à la cure pour y manger ou se laver.
Chaque soir quand la nuit approche et personne ne le voit, Paul se glisse dans l’église sombre et vide. Alors il s’assoit sur le banc dans la première rangée, directement devant le tabernacle. Là il reste assis, en silence et sans bouger, pendant presqu’une heure avant qu’il se lève, traîne par l’allée centrale vers le portail principal et disparaît dans l’obscurité de la nuit. Personne ne sait où il va, mais le lendemain matin il est de nouveau assis devant l’église.
Ainsi passent les jours. Sœur Petra lui demanda une fois : « Paul, je vois que tu vas chaque soir dans l’église. Qu’est-ce que tu y fais pendant une heure ? Du pries ? » - « Je ne prie pas, répondit Paul, comment pourrais-je prier ! Depuis le temps quand j’étais en petit garçon au cours de catéchisme, j’ai oublié toutes les prières. Je ne me souviens plus d’une seule. Ce que je fais dans l’église ? C’est très simple : je me dirige vers le tabernacle, là où Jésus est tout seul dans sa demeure, et je lui dis : ‘Jésus, c’est moi, Paul. Je viens Vous rendre visite’. Puis je reste encore un peu pour lui tenir compagnie. »
Le matin de la veille de Noël l’escalier sur lequel Paul avait été assis depuis tant d’années, restait vide. Sœur Petra se mit immédiatement à sa recherche. Après quelque temps elle le retrouve dans l’hôpital situé près de l’église. Le matin des promeneurs l’avaient trouvé inconscient sous un pont et avaient appelé un médecin d’urgence. Maintenant Paul se trouve sur un lit d’hôpital.
Quand la sœur de Steyle l’aperçoit, elle est effrayée. Paul est relié à divers tuyaux, sa respiration est faible. Sa face a la couleur pâle typique des mourants. « Etes-vous quelqu’un de sa famille ? » La voix du médecin arracha Petra à ses pensées. « Non, mais je m’occuperai de lui », dit-elle spontanément. « Alors là il n’y a plus beaucoup à faire. Il est mourant. » Le médecin secoue tristement sa tête. Sœur Petra s’assoit à côté de Paul, prend sa main et prie pendant un moment. Puis elle retourne en tristesse vers la paroisse. Le lendemain matin elle revient et s’attend presque à entendre la triste nouvelle de sa mort… Mais non, qu’est-ce que c’est ? Elle ne croit pas à ses yeux. Paul est assis, droit et fraîchement rasé, sur son lit. Avec des yeux bien réveillés et un regard vif il accueille avec joie la sœur qui entre. L’expression d’un bonheur indescriptible rayonne de son visage. Petra ne peut le croire : Est-ce vraiment la personne qui lutta hier encore avec la mort ? « Paul, mais c’est incroyable, tu es vraiment ressuscité. On ne peut guère te reconnaître. Mais qu’est-ce qui s’est passé avec toi ? » - « Eh bien, répondit Paul, c’était hier soir, peu après ta visite. Là cela n’allait pas du tout. Et puis, soudainement, j’ai vu quelqu’un debout, là au pied de mon lit. Il était beau, infiniment beau… Tu ne peux te l’imaginer ! Il me sourit et dit : ‘Paul, c’est Moi, Jésus. Je suis venu pour te rendre visite.’ »
Paul n’a plus touché une goutte d’alcool depuis ce jour. Sœur Petra lui a donné une petite chambre dans la cure et lui a procuré une place comme jardinier. Sa vie a complètement changé depuis ce jour de Noël. Paul a trouvé des nouveaux amis dans la communauté paroissiale. Quand il le peut, il aide la sœur Petra. Mais une chose est restée : quand la nuit tombe, il se glisse dans l’église, s’assoit devant le tabernacle et dit : « Jésus, c’est moi, Paul. Je viens pour Vous rendre visite. »
Fin de citation. L’auteur de cette nouvelle, Jürgen Wetzel, assure qu’elle est véridique.
ITALIE (ru, 22 déc. 2010). – Le Padre Pio, décédé en 1968 et canonisé par l’Eglise en 2002, nous a laissé cette belle parole pour la fête de Noël : « Toutes les fêtes de l’Eglise sont belles, Pâques c’est la glorification, mais Noël est chargé d’une tendresse, d’une douceur d’enfant qui me va droit au cœur ». - JOYEUX NOEL !
- O.A.M.D.G. -
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