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RU 32+33/2008 - ANGLETERRE


Double  numéro (2 semaines)

- ANGLETERRE: Si vous penchez – ne serait-ce qu’un peu – du côté du slogan assassin de certains législateurs, juges, médecins, voire de personnes se considérant pieuses, « Non à l’avortement, sauf, bien sûr, en cas de viol  ou d’inceste», alors je vous en prie, prenez 5 minutes pendant ce mois d’août 2008 pour lire ce qui suit. Il s’agit d’un article, un peu adapté, paru le 9 août dans le quotidien anglais DAILY MAIL: « Je fus violée et laissée enceinte à 16 ans… mais j’aime encore mon bébé ! ».

Comme beaucoup de mamans mineures, Elizabeth Cameron, 18, n’aime pas beaucoup parler du papa de son bébé Mary. Elle hausse les épaules quand on la demande à ce sujet : ‘Quand des nouvelles gens me demandent, je dis que je n’ai rien à faire avec lui – ce qui est vrai’, déclare-t-elle. ‘Mais je ne suis pas encore certaine ce que je dirai à Mary elle-même quand elle sera assez grande pour poser la question. J’espère me marier un jour, et puis Mary aura un papa et il n’y aura pas tellement de problème.’ En fait, il se peut que la petite Mary, en ce cas, ne cherchera jamais à savoir la vérité au sujet de l’homme qui lui a donné la vie.

Elle fut conçue un soir froid quand Elizabeth – à l’époque une jeune fille vierge âgée de 16 ans – fut forcée dans une camionnette et violée. Tout ce que Elizabeth sera un jour capable de dire à Mary, c’est que son père était un étranger cagoulé qui l’a forcée sous lui. Elle n’a aucune connaissance de l’âge de cet homme, de son ethnie, même pas de sa taille, tellement elle fut confuse ce soir-là. En fait, il pourrait être un de trois différents individus. Car une des peu de choses dont Elizabeth est sûre, cest que ce soir-là elle a été violée par trois hommes différents.

Que Mary existe aujourd’hui, dépasse l’entendement. Pratiquement tous ceux qui savaient comment Elizabeth est tombée enceinte – médecins, membres de la famille, même son propre père – avaient poussé Elizabeth d’avorter le bébé au plus vite. La seule personne qui restait auprès d’elle pour considérer au moins la possibilité de garder l’enfant, fut sa mère Sarah. Aujourd’hui mère et fille vivent dans une confortable villa à 8 chambres sur la côte méridionale de l’Angleterre, dans un village pittoresque. A première vue elles ressemblent à toute jeune maman et grand-mère, se racontant avec délectation des histoires sur la petite fille dont elles sont si fières.

Sarah, 53 ans, propriétaire d’une agence de location immobilière, admet : ‘Le fait d’avoir cet enfant dans ma vie est une immense joie ! Depuis le premier moment où je la tenais dans mes bras, je ressentais ce lien intense avec elle, une liaison qui a commencé même avant sa naissance. Elle me ressemble quand j’avais son âge , et je  suis convaincue qu’elle devait faire partie de notre famille.’

Elizabeth qui a maintenant 19 ans et étudie à l’université pour devenir maîtresse d’école primaire, parle moins que sa maman, mais paraît aussi convaincue : ‘Tout le monde, sauf maman, pensait que je devais avorter. Mon père même fixa un rendez-vous à la clinique, et ils m’ont montré un petit point sur le scanneur ; je pense qu’ils voulaient me convaincre que c’était simplement un amas de cellules et que l’intervention serait vite faite. Mais je n’arrivais pas à accepter cette idée. A l’école, mes copines – dont la plupart ignoraient tout au sujet de ce viol – ne pouvaient pas comprendre que quelqu’un de leur âge préférerait plutôt avoir un bébé que de l’avorter. Et les quelques amies auxquelles j’expliquais ce qui s’est passé, étaient même encore plus horrifiées en entendant que je voulais aller jusqu’à la naissance. Mais je l’ai fait, et je ne le regrette pas jusqu’aujourd’hui. A chaque fois que je regarde la petite Mary, je sais que j’ai pris la bonne décision. Je n’ai jamais voulu terminer la vie de mon bébé juste en raison de la façon dont elle est venue à moi. ‘

Pour la plupart des femmes l’idée de porter le bébé d’un violeur est inconcevable. Elizabeth dit qu’elle aussi aurait partagé, dans le temps, cette opinion. 'En effet, à mon grand étonnement, la première vue de cet ‘amas de cellules’ sur l’écran provoquait plutôt des vagues de tendresse que de révulsion en moi. C’était étonnamment facile d’aimer ce bébé qui grossissait en moi, mais je dois admettre que j’avais peur que mes sentiments changeraient à sa vue. Pendant la grossesse j’avais des cauchemars au sujet de l’assaut et j’étais anxieuse que la vue de mon bébé ramènerait immédiatement les horribles scènes de ce soir à mon esprit. Mais du moment où maman l’a posé sur ma poitrine, il n’y avait plus de questions, nous appartenions ensemble. Ma petite fille ne m’a pas rappelé cette nuit, et je sus alors que le fait de l’avoir était plus important que ce qui s’est passé.’

Très peu de gens savent la vérité comment Mary vint en existence. Malheureusement, dans leur entourage, on assume qu’elle est simplement une de ces jeunes qui tombent enceintes par négligence, bêtise ou consentement délibéré….‘Nous fréquentions l’église régulièrement avant cela. Mais nous avons dû faire face à tant de commentaires malveillants des gens que nous avons changé de paroisse. Parfois nous avions l’impression que nous étions, Elizabeth et moi, en lutte avec le monde entier.’

Le fait étonnant commença en décembre 2005 quand une journée ordinaire au collège prit une tournure dramatiquement violente. Elizabeth fut une jeune fille timide qui préférait les études aux clubs ou discos. Elle avait passé la journée avec les étudiants, et on avait convenu qu’elle serait de retour pour le dîner en famille. Malheureusement sa maman Sarah était une heure en retard pour la chercher au parking du supermarché, et ses appels exaspérés par le téléphone mobile restaient sans réponse. Quand elle arriva au parking, elle ne trouva trace d’Elizabeth nulle part. Ainsi, pensant qu’elle avait sûrement pris le bus pour rentrer, Sarah conduisit jusqu’à la maison. Là, à son grand étonnement, elle trouva Elizabeth prosternée sur le sol dans sa chambre, dans des flots de larmes. ‘Je fus paniquée et je la questionnais, mais elle ne n’arrivait pas à parler. Quand j’ai essayé de poser mon bras sur son cou, elle me repoussa. Elle continuait toujours de pleurer et me laissait totalement perdue. Cela a duré plusieurs jours’… Elizabeth dit maintenant qu’elle était simplement sous le choc après ce qu’elle avait vécu. ‘Je n’arrivais pas d’en parler, même pas à maman. Je ne parlais à personne, car je pensais qu’ils considéreraient que c’était ma faute, que je l’aurais en quelque sorte cherché. J’avais tellement honte et fus tellement embarrassée par ce qui était arrivé que je n’arrivais même pas à prononcer le mot viol.’ Sa mère rapporte : ‘Finalement elle a parlé. Elle sanglotait. Elle m’a dit que trois hommes dans une camionnette s’étaient approchés d’elle et l’auraient menacée. Puis ils l’ont forcée à monter dans la camionnette. J’étais dévastée. Même maintenant c’est dur d’en parler… Je lui dis que ces hommes étaient dangereux – que nous devions aller à la police. Papa, quand il entendit l’histoire, explosa de colère – aussi bien par rapport à ce qui s’est passé, et au fait qu’elle nous n’en avait pas parlé plus tôt. Il appela la police immédiatement. Elizabeth était atterrée’. Puis Elizabeth continue elle-même : ‘Je devais tout raconter, et c’était épouvantable. J’ai dit à la police que j’étais tellement terrifiée et que je craignais qu’ils allaient me tuer. Après qu’ils m’avaient forcée à entrer dans la camionnette, ils ont démarré la voiture. Je fus sûre qu’on m’avait kidnappée. Je pleurais de peur, mais je ne hurlais pas, de peur que cela les rendrait encore plus violents. A l’arrière de la camionnette les trois hommes m’ont violée pendant leur course, en s’arrêtant ici et là. J’ai fermé mes yeux. Je ne pouvais les regarder. Je pense qu’ils avaient dans les 20 ans, mais je n’en suis pas sûre. Je pensais que la police me ferait passer des examens médicaux, car j’avais des hématomes sur les bras et les jambes. J’attendais aussi d’autres conseils, interviews etc., mais rien ne se passait. Par le manque d’informations, la police n’a jamais réussi à identifier les violeurs.’

Un mois plus tard, Elizabeth n’avait pas ses règles. Elle s’est confiée à sa mère qui se procura un test de grossesse. Sarah admet : ‘Quand le test fut positif, j’étais celle qui pleurait le plus de nous deux. Je lui ai dit que je serais là pour elle, quoiqu’il arrive. Son papa, par contre, dit immédiatement qu’elle devait avorter. Elizabeth avait toujours considéré que l’avortement était à rejeter dans tous les cas. Et elle ne pouvait pas se défaire de ce sentiment, même pas en étant couchée sur la table d’examen dans la clinique d’avortement. Même si un rendez-vous avait été pris pour plus tard dans la semaine pour la procédure elle-même, Elizabeth demandait à sa mère de l’annuler. ‘J’ai passé les quelques jours avant le rendez-vous en larmes, en arguant avec mon père. Il ne pouvait même pas s’imaginer que je continuerais avec ma grossesse. Ma sœur aussi avait horreur de l’idée même. Quant à moi, je ne peux expliquer mes propres sentiments de rejet de l’avortement – mais je les avais. Je ne pouvais même pas considérer l’adoption. J’ai grandi avec l’idée : « Comment quelqu’un peut-il abandonner un bébé innocent ? » - et je me découvris penser la même chose de mon propre bébé. Je pense que ma maman me comprenait. Quand j’ai finalement dit : « Non, je le garderai », maman fut de mon côté’.

Sarah ajoute : ‘Les gens ont été horribles. Mais justement cela nous rendait encore plus déterminées à nous battre pour ce petit être innocent. Il n’avait pas demandé à être conçu, n’est-ce pas ? ‘

Le 15 septembre 2006, bébé a vu le jour, en excellente santé. Sarah était aux côtés d’Elizabeth pendant le long travail et fut la première à tenir la petite fille. Les deux, la nouvelle maman et la nouvelle grand-mère, admettent qu’elles furent soulagées que leur seul sentiment, en posant leur regard sur le bébé, fut admiration et accueil. Sarah s’explique : ‘Elle fut si jolie, avec des cheveux épais et noirs et des yeux bleus merveilleux. Les gens ne nous croient peut-être pas, mais croyez moi, je l’aime encore plus à cause de tout cela. Toute la haine contre ces hommes disparaissait quand j’ai vu le bébé. J’ai posé Mary sur la poitrine d’Elizabeth, et c’était la chose la plus émouvante que j’ai jamais vue. Dans ce moment, il n’y avait plus question de l’attaque dans le parking, il s’agissait simplement du précieux moment quand une nouvelle maman tient son bébé.’ Elizabeth ajoute : ‘Je n’ai jamais reproché à Mary pour ce qui est arrivé. Bien sûr, c’était horrible, mais le fait que je devins maman m’a fait regarder de l’avant et me concentrer sur autre chose que moi-même. J’ai essayé de regarder au-delà de ce qui s’est passé, à la vie qui a été créée.’ Elle est la première à admettre que ce n’était pas facile. Mary a presque 2 ans maintenant, et il fallait beaucoup de temps à Elizabeth pour faire la paix avec son père. ‘D’abord je ne voulais même pas qu’il s’approche de Mary ; je me souviens que je lui a lancé ceci : « Tu voulais de moi que je la tue ! «  Mais après, j’ai vu qu’il voulait se faire pardonner, et il l’adore maintenant. C’est important pour Mary.’

Finalement Elizabeth se fait une raison : elle veut, un jour, expliquer à sa petite fille Mary qu’elle fut le bien qui est sortie de quelque chose de mauvais. ‘Et je lui dirai que, n’importe ce qui soit arrivé, je n’ai jamais regretté de l’avoir, et que pour le monde entier je ne voudrais pas me séparer d’elle.’ –

Fin de l’article résumé. Rien à ajouter. Et surtout, ne répétons jamais cette immense injustice : « … sauf en cas de viol ou d’inceste » ! – (ru ; cf. www.dailymail.co.uk/femail/article-1043041/)

 

 

-         - O.A.M.D.G. - -

 

 

 

 



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