RU 33/2005 - VATICAN
- VATICAN: C'est confirmé, notre Saint Père Benoît XVI recevra le 29 août Mgr Fellay, Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, en audience à Rome. Evénement capital. Car si, comme le dit Benoît XVI, son premier objectif est 'l'union de tous les chrétiens', la première entrevue à ce sujet doit être une rencontre avec la FSSPX de Mgr Lefèbvre. Si cette négociation échoue, tous les autres efforts 'oecuméniques' sont vains. Si Rome n'arrive pas à comprendre les catholiques fidèles à la Tradition, comment pourra-t-elle comprendre les orthodoxes et protestants? Résumons: ces entretiens avaient déjà commencé il y a 3 ans, sous le pontificat de Jean-Paul II, mais se sont essoufflés à la suite. La FSSPX avait, en fait, demandé à ce que deux préalables soient garantis avant même de commencer les discussions plus détaillées: 1) la levée de l'excommunication de +Mgr Lefèbvre et des 4 évêques consacrés par lui, 2) l'autorisation pour tous les prêtres catholiques de la terre de célébrer l'ancien rite de la Sainte Messe dite Saint-Pie V (donc la messe latine qui était célébrée partout jusqu'au Concile Vatican II, 'jamais abolie' suivant Mgr Ratzinger). On sait que le premier point ne semblait pas poser de problème à Rome, puisque même les évêques orthodoxes ne sont plus formellement excommuniés par le Vatican. Par contre le 2e point fut un obstacle massif. Craignait-on à Rome un schisme du côté des modernistes? - Les choses en sont restées là. Benoît XVI est un des meilleurs informés au sujet des tractations entre la FSSPX et le Vatican, puisque c'est lui-même qui, en 1988, avait mené les entretiens avec Mgr Lefèbvre, d'abord en bonne voie, puis échoués car Mgr Lefèbvre avait cru discerner un manque évident de garanties nécessaires en faveur de la Tradition. C'était le désaccord. Cette situation a duré 25 ans, trop longtemps, car par suite à la guerre de tranchées menée continuellement par les évêques du monde entier contre la FSSPX, le fossé devint de plus en plus large et profond, jusqu'à devenir, à vue humaine, infranchissable. Le Saint Père, à la différence de Jean-Paul II, aura-t-il le courage de faire face aux nombreux modernistes dans l'épiscopat et d'imposer l'union avec ce qu'on appelle la Tradition? - A ce sujet, deux considérations. La première est personnelle. L'auteur de cette chronique a eu lui-même, il y a une quinzaine d'années, une audience chez le cardinal Ratzinger à Rome, pour déposer 11 plaintes concernant 11 évêques français. Il s'agissait d'évêques qui ruinaient la liturgie et soufflaient la haine contre les catholiques de la Tradition, tout en préférant en certains cas les musulmans, voire les communistes. Le cardinal écoutait attentivement (à cette époque il y avait, à la Congrégation de la Foi, dans la salle d'attente un buste imposant en bronze du cardinal Ottaviani, son prédécesseur!). A la fin de mes 11 lamentations, il nous regarda d'un oeil ferme et persistant: "Et qu'est-ce qu'on fait maintenant?"... à quoi ma femme répondit aussi abruptement, avec un geste peu ambigu: "leur couper la tête!" Surpris de cette promptitude féminine française, il ne pouvait pas s'empêcher d'éclater de rire, tout en chuchotant sous la main: "Et pourtant, c'est ce qu'il faudrait faire!... Mais je ne suis pas le pape!" - Aujourd'hui il est le pape. A-t-il maintenant le courage? On sait, par une indiscrétion d'un évêque autrichien, que 'le problème Lefèbvre' lui pèse sur la conscience, aussi bien que 'le problème Fatima'. Pour le dernier il a dit à son ami autrichien qu'il a dû agir sous pression (par qui?); pour le premier il avoue un échec personnel. Le 29 août il va essayer de remédier au moins à ce premier problème (avant de s'attaquer au deuxième?). Encore une fois: aura-t-il le courage? - A la messe pontificale de dimanche devant les jeunes du JMJ à Cologne, on a pu voir un Benoît XVI agissant contre tous les principes maintes et maintes fois préconisés par le cardinal Ratzinger d'antan: une messe 'vers le peuple', avec un bloc-autel totalement dégarni, protestantisé, une messe 'en langue vernaculaire', des 'enfantes de choeur' - une jeune femme 'chanteuse d'étoiles' en minijupe a apporté directement entre les mains du pape le calice pour la messe pontificale - , sans parler du contenu de ses sermons où il n'a pas osé aborder les problèmes essentiels et quotidiens des centaines de milliers de jeunes étalés devant lui (le cardinal Kasper a avoué: "Ces jeunes filles ont presque toutes la pilule dans leur sac"...). Par ailleurs, même si l'on veut admettre un zeste de vernaculaire, le monde a attendu en vain un vigoureux chant de Bach lors de cette messe "de Cologne en Allemagne"; non, il fallait se contenter d'un imbroglio de jazz, Taizé, zapping, un mélo-mano de Missa Louba, Carmina Burana et autres exotismes délirants... Devant le front massif des évêques modernistes allemands, il n'a su s'imposer que sur un tout petit détail: le Pater Noster - cela tombait du ciel? - fut chanté en latin. Est-ce du courage? - A priori les entretiens du 29 août ne changeront rien, mais l'Esprit Saint peut tout changer, d'un instant à l'autre, soufflant où Il veut. Prions pour cela, afin que l'Esprit de N.S. Jésus Christ sauve l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique! - (ru) - - A.M.D.G. - -
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