SOS MAMANS (ru, 31 mars 2014) – Extrait du « Journal de bord » :
Dimanche 23 mars 2014
Voilà des cas
«habituels » que nous rencontrons le plus souvent mais dont nous ne
parlons que rarement ici pour ne pas nous répéter. Nous en avons eu deux cas la
semaine dernière.
L’une des jeunes
filles concernées s’appelle Estelle,
19 ans. Nous l’avons trouvée dans la rue où elle se fit disputer sévèrement par
un voyou : « Tu es assez idiote pour te trouver en cloque par
n’importe qui, et puis c’est moi le père, n’est-ce pas !» Et beigne sur beigne… En la suivant après
cette altercation violente, nous avons pu l’approcher et la calmer. Elle était
désespérée, car elle « aime » ce garçon. Après un moment elle
retrouve ses esprits et se décide en faveur de son bébé, et contre le garçon,
mais elle risque de courir encore derrière ce voyou et de se faire entraîner
par lui vers l’avortement. Nous lui trouvons donc un hébergement pour qu’elle
puisse trouver du repos et réorganiser sa vie tranquillement.
L’autre jeune
femme s’appelle Belle, 21 ans. Nous
la rencontrons avec des énormes bleus et même des plaies ouvertes sur le visage
et le corps. La cause : enceinte ! A l’hôpital nous lui faisons
d’abord soigner ses plaies, puis procéder à une vérification de sa grossesse.
Moralement son état est encore pire. On a du mal à croire ce qu’elle nous
confie en sanglotant : son petit ami depuis 2 ans, géniteur du bébé,
formellement opposé à l’arrivée du bébé, a invité deux copains pour un viol
collectif avec violences pour tenter de faire partir le bébé… Finalement l’hôpital,
après divers examens et vérifications dans différents services (nous réglons
une facture totale de presque 600 Euro en quittant l’établissement), on nous
annonce que le bébé qui a 6 semaines est sain et sauf.
Après cette
histoire horrible nous avons pu convaincre la jeune maman de venir avec nous à
la police pour déposer plainte, en dépit de ses craintes de représailles de la
part des voyous. Finalement au commissariat ils l’ont longuement entendue. On
peut imaginer facilement la fin de leur dialogue : « Et qu’est-ce que
vous faites maintenant avec ma déposition? » La gendarme, désabusée:
« Je classe ce rapport. « C’est tout ? » Réponse :
« Tant que vous ne soyez pas morte, Madame, nous ne pouvons rien faire
pour vous. » Et la jeune femme angoissée : « Et mon bébé, ce
n’est rien ? » - « Ca ne nous concerne pas «. Voilà le
‘choix’ que la République offre aux femmes enceintes ! Et quoi dire du
‘choix’ – plutôt du verdict - qu’on réserve aux bébés innocents ?
Face à ces
violences, déchéances, perversions et tristesses sans nom qui entourent la
conception de l’enfant, habituelles chez une grande partie de nos jeunes gens,
se dresse la beauté de la famille chrétienne telle que Dieu la
conçue : une maman qui anime le foyer et le remplit d’amour, un père qui
travaille et assure, les deux liés l’un à l’autre par le sacrement du mariage,
purs et fidèles, et le bébé qui arrive dans le berceau comme sur un autel, don
de Dieu! Les jeunes gens de nos jours s’imaginent peut-être de refaire le monde
– en vérité ils le défont en le remplissant avec encore plus de larmes et de
boue, sous nos yeux ! Prions avec toute l’Eglise: « Notre Père, que
Votre Règne vienne ! ».
Mardi 25 mars 2014, fête de
l’Annonciation
Ces dernières
trois semaines « nous » avions 8
naissances de bébés sauvés. Leurs noms : Alex, Benjamin, Zoé,
Mia, Joffrey et Rodney (jumeaux), Amandine et Alix (jumelles). A la naissance
nous remettons à leurs heureuses mamans, comme promis dès le premier contact
avec elles, une prime de naissance de 250 Euro par bébé (donc 500 E en cas de
jumeaux), ainsi qu’un bouquet de fleurs, des chocolats et la première peluche
pour bébé. C’est chaque fois la fête.
Lydie a 5 jours
(photo : SOS Mamans/UNEC)
Bilan SOS
MAMANS au 29 mars 2014 :Nous avons pu sauver, depuis 1995, 936 bébés et leurs mamans,
donc presque 1900 personnes en détresse vitale. Actuellement nous logeons 52
femmes et jeunes filles (7 dans le nord, 25 dans le sud, 5 dans l’ouest, 4 dans
l’est, et 11 en Ile-de-France), soit en nos studios loués, soit chez nos
familles ‘hébergeuses’, soit en habitations à colocation, en attendant la
naissance de 40 bébés sauvés. Fond de caisse à ce jour : 1810 Euro. Budget
habituel : 10.000 Euro/mois. A Dieu tout honneur et toute gloire!