PELERINAGE A PIED FATIMA-RUSSIE - ETAPE 2024 – Rapport N° 6 (du 23.6.2024)
Mercredi 5 juin. – Trois de nos 10 pèlerins passent sans encombre au poste de frontière Narva entre l'Estonie et la Russie. Mais puisqu'elle est fermée pour les voitures, les 3 autres pèlerins s'embarquent dans notre voiture d'accompagnement avec tous les bagages et foncent vers le sud pour trouver une frontière où les voitures peuvent passer. Le carburant étant 4 fois moins cher en Russie, nos pèlerins partent allègrement. Après 250 km, à la frontière-sud de l'Estonie, il y a une file d'attente de 4 jours, impossible. Ils foncent encore 150 km plus loin vers le sud, au poste frontière Grebneva entre la Lettonie et la Russie, ouvert aux voitures, mais temps d'attente au moins 24 heures. En fait en s'approchant de ce poste letton, ils aperçoivent une colonne de camions de 15 km avant la frontière, mais nos 3 mousquetaires les doublent sans hésiter. Un des camionneurs, un Moldave sympathique, leur confie qu'il a logé sa famille pendant l'interminable attente dans un petit hôtel du coin (à 36 km!).. Un de nos pèlerins plante sa tente qu'il avait prudemment amené dans ses bagages, à côté de la voiture. Les deux autres dorment dans la voiture. En fait c'est le lieu de vie et de villégiature où il fait vraiment très bon vivre si vous aimez tuer le temps, attirer les moustiques, suer au soleil, respirer l'urine à plein nez, faire une cure de poussière et de gaz d'échappement, croiser des Russes, Lettons, Lituaniens, Estoniens, Ukrainiens, Tchèques, Ouzbèks, Moldaves, bourrés ou non. Le tout gratuitement, sauf pour la douche à 3€ et à seulement 15 km... Pendant ce temps, les 7 pèlerins du nord commencent déjà leur marche en terres russes, sans bagages ni rien, mais avec la statue de N.D. de Fatima sur le dos qui leur ouvrira partout le chemin. En Russie le pèlerin est encore sacré et soigné. Les "maisons des pèlerins" dans les villes en témoignent. Vu le soir dans le bus qui les transporte au lieu d'hébergement à Kingissepp, après une première marche de 25 km en Russie: le chauffeur roule la cigarette au bec, son chien au pied. Un de nos pèlerins pense tout haut: "Ah, vive la France d'antan !" Le soir ils sont hébergés par le prêtre orthodoxe de Kingissepp, et cela pour 3 nuits !
Jeudi 6 juin. - La voiture, à 500 km plus au sud, est passée de la 21e à la 14e position avant le poste de contrôle. Il faut encore attendre. Ce jour les pèlerins du nord font 25 km jusqu'à Kingisepp, avec une magnifique église orthodoxe à coupoles dorées où notre statue, comblée, fait halte. Nous prions un chapelet d'action de grâce. Après 5500 km de marche nous sommes bien arrivés en Sainte Russie. Le soir, au repas, les Russes félicitent nos pèlerins en tant que Français d'être venus en Russie ! Tous les Russes rencontrés se sont montrés ouverts et souriants, et très reconnaissants pour la médaille reçue ! Notre Dame nous ouvre le chemin et les coeurs.
Vendredi 7 juin. - Enfin, après 3 jours d'attente, la voiture réussit à pénétrer en terre russe et pourra rejoindre les pèlerins au nord. Au total un détour de 800 km, avec 13 contrôles, un peu dissuasif si ce n'était pas un pèlerinage au service de Notre Dame. Le plus impressionnant c'est que tous les scénarios difficiles que nous avions imaginés ne se sont pas produits et nous avons subi d'autres que nous n'avons pas pensés. Ainsi, aucun problème pour le change, aucune difficulté pour le passage des piétons, les téléphones marchent et la statue et les tracts n'ont pas été un problème. En revanche le passage de la voiture, quelles complications ! - Dieu merci, tout est bon maintenant.
Samedi 8 juin. - A Kingisepp nous sommes reçus par l'église orthodoxe locale qui nous héberge pour 2 nuits. Nous dormons dans une sorte de baraque annexe,, sans douche, 1 WC à la turque, odeur garantie. Des automobilistes bienveillants nous ramènent le soir à ce lieu d'hébergement. Tout ce pèlerinage est l'occasion d'un détachement des préoccupations terrestres, d'élever nos âmes, de faire confiance au Cœurs de Jésus et de Marie. On découvre par ailleurs qu'en Russie les personnes sont accueillantes et chaleureuses derrière un premier abord un peu rude. Même avec quelques mots on plaisante et fat sourire, voire rire. Malgré une certaine pauvreté extérieure, il y a une grand richesse intérieure dans ce peuple dont on sent l'âme. Deo gratias.
Lundi 10 juin. - Il est difficile de trouver des chemins en dehors des routes, notamment nationales, sans faire beaucoup de détours. Ce matin de nouveau une voiture s'arrête à la hauteur de nos pèlerins. Deux paroissiennes de Kingissepp en descendent et leur offrent 30 petits pains fourrés au choux et saucisses, un saucisson d'un demi-mètre de long et 3 fromages de 1 kg chacun. C'est leur charité, elles sont heureuses de nourrir les pèlerins!
Mardi 11 juin. - Une journaliste rencontrée en chemin nous propose d'organiser à St Petersburg une sorte de conférence de presse à laquelle elle veut inviter toutes les églises orthodoxes de la ville. Nous acceptons avec plaisir, en voyant là une occasion inopinée offerte par le Ciel pour annoncer la Bonne Nouvelle de N.D. de Fatima pour la Russie. Entre temps l'évêché catholique à Moscou nous fait savoir que nous pourrons loger pour quelques nuits au séminaire de St Petersburg et à Moscou.
Vendredi 14 juin - Arrivée à St Petersburg. Le séminaire se trouve à côté de la belle cathédrale catholique N.D. de l'Assomption, au centre-ville. Quelle grâce du Ciel , même si l'on ne nous permet pas d'installer notre statue dans l'église ni dans le hall d'entrée. Nous visitons immédiatement la statue de Ste Jeanne-d'Arc, un cadeau français à la ville de St Petersburg, érigé tout récemment. La télévision de St Petersburg est là pour nous accueillir et faire un reportage filmé qui passera à la télé. C'est une excellente manière pour dire à ... Moscou que nous y arriverons bientôt avec un cadeau pour Mr Poutin: notre grande statue de N.D. de Fatima. Nous distribuons aux journalistes et à la foule un tract que nous avions expressément préparés pour cet évènement unique de la rencontre entre notre Sainte nationale et la patronne de la France... à 5000 km de la France!
Dimanche 16 juin. - Nous ne réussissons pas à rencontrer la petite paroisse de fa Fsspx à St Petersburg puisque les prêtres, qui la desservent de l'extérieur de la Russie, ne viennent pas tous les dimanches. Mais un aimable prêtre uniate (rite gréco-orthodoxe uni au Siège de Pierre à Rome) nous invite à sa "liturgie divine" dans la crypte de la cathédrale.. Nous découvrons la splendeur liturgique du rit russe dit de St Chrysostome. Les Russes veillent sur sa pérennité en en observant le point sur le i ! Pour réussir, le fameux dialogue œcuménique devrait s'opérer entre les Orthodoxes et la Tradition catholique, au lieu du dialogue sans issue entre l'Orthodoxie et le Vatican moderne.
Lundi 17 juin. - Nous avons déjà des amis russes: Anastasia, Valery, Genia, Maria. Cette dernière veut marcher avec nous pendant 1 ou 2 jours, ce que nous acceptons avec plaisir. "Je crois à N.D. de Fatima, à sa promesse, à la consécration de la Russie à son Coeur Immaculé", nous lance-t-elle.
Mardi 18 juin. - St Petersburg est une magnifique ville. Nous visitons les cathédrales et basiliques: celle du St Sauveur par le Sang Versé (du Tsar!), celle de Kazan (avec une copie de la célèbre icône de N.D. de Kazan). Nous visitons même Pushkin et l'île de Kronstadt avec sa majestueuse église.
Mercredi 19 juin. - Nous aurions voulu visiter le grand monastère orthodoxe de Valamo, situé dans la partie nord du lac Ladoga tout près de St Petersburg, mais c'est trop loin. On perdrait trop de temps, et Moscou attend... Nous nous résignons à visiter un autre monastère sur le lac, plus proche, celui de Konevest. Une plaque nous révèle que ce monastère marial a été refait neuf par un don du président Vladimir Poutin. Il connaît et aime N.D.spécialement ?!
Jeudi 20 juin. - En sortant de Pushkin, nous visons dorénavant Novgorod, sur la route vers Moscou...
AMEN-UNEC, BP 70114, 95210 St-Gratien, radio-silence.tv (rubrique Pèlerinage Fatima-Russie)