RU 39/2013 - LES "FEMEN"


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LES « FEMEN » (ru 39/2013, 2 oct. 2013). - Il s’agit d’une organisation ultra-féministe née il y a 5 ans à Kiev, ayant pour but la libération de la femme du « patriarcat », notamment

- de l’Eglise (figure de proue : le patriarche orthodoxe russe Kiril),

- de l’exploitation sexuelle (figure de proue : l’homme moderne),

- de la dictature des politiques (figure de proue : le président russe Poutine).

Pour attirer l’attention du public, cette lutte est menée par des jeunes femmes aux seins nus qui profèrent, en criant comme des cochonnets, des slogans blasphématoires jusqu’à ce qu’elles soient arrêtées par les forces de l’ordre.

Il est toujours intéressant d’étudier les débuts d’un mouvement, car la véritable motivation y est encore transparente. Pour les débuts de Femen il y a deux versions, l’une est la version féministe idéalisante qu’on connaît, l’autre la version réelle. Le récent film sur les Femen « L’Ukraine n’est pas une maison close » de Kitty Green, sorti en été 2013, révèle la version réelle jusque là soigneusement cachée: Femen a été fondée par un extravagant capitaliste de Kiev, Monsieur Viktor Sviatsky, qui utilisait quelques jolies femmes qu’il méprisait comme « faibles » et « salopes » – sa copine Anna Hutsol, puis Oksana Shachko, et surtout Inna et Shasha Shevchenko - pour ses propres buts, la vente de son journal. Dans cette intention il fallait des thèmes provocateurs, des méthodes provocatrices. Le génie pervers de Sviatsky les a trouvés et réalisés. Le film de Kitty Green, présenté en septembre 2013 au festival du cinéma à Venise, culmine dans la constatation : « Cet homme est le Femen ! » Aujourd’hui l’organisation, devenue internationale, s’est officiellement séparée de cet homme, après avoir perdu par ces révélations sa crédibilité. S’agit-il d’ailleurs d’une séparation simulée ou réelle ?

Regardons un seul aspect, la lutte de Femen contre l’Eglise :

- Le 10 avril 2012 des militantes de Femen, seins dénudés, s’en prennent à la cathédrale orthodoxe Sainte Sophie à Kiev en montant sur le clocher et sonnant follement les cloches : « Non à l’abolition de l’avortement ! »

- Le 26 juillet 2012 elles affrontent le patriarche orthodoxe venu de Moscou pour la célébration du 1025ème anniversaire du baptême de la Russie kiévienne, toujours seins dénudés, avec les cris : « Kill Kiril ! » et « Get out » (traduction : « raus ! ») .

- Le 17 août 2012 Inna Shevchenko fait tomber une grande croix avec le corps du Christ en plein centre-ville de Kiev à l’aide d’une scie tronçonneuse, seins dénudés. Ajoutons, à l’honneur des Ukrainiens que dès le lendemain les autorités ont érigé une nouvelle croix chrétienne. Cette action a immédiatement propulsé Inna Shevchenko hors de l’Ukraine où elle est poursuivie « pour avoir heurté les religieux «, avec le risque de 5 ans de prison. . Elle a atterri à Paris comme directrice du « nouveau Femen ». Rappelons que le président Hollande a choisi ensuite cette femme comme « Marianne » sur le nouveau timbre-poste français.

- Le 18 novembre 2012 Femen affronte, avec le soutien actif de la journaliste française Caroline Fourest, la manifestation de Civitas à Paris contre le mariage des homosexuels, avec des slogans comme « In Gay we trust », « Marie, marions-nous ! » et pire encore, en attaquant les marcheurs avec des bombes lacrymogène crachant pour l’occasion « holy sperm ».

- Le 12 février 2013 Femen s’en prend à Notre Dame de Paris en sonnant, toujours seins nus, les nouvelles cloches présentées dans la nef de la cathédrale et en endommageant la grosse cloche Marcel recouverte de feuilles d’or. Le procès du 9 septembre 2013 contre 9 membres de Femen à ce sujet a été reporté au 16 février 2014. Le chef d’accusation  étant «détérioration de mobilier publique », les peines possibles peuvent aller jusque 10 ans de prison et 150.000 Euro d’amendes.

Sans parler des manifestations de Femen en pays arabes et ailleurs, avec des slogans provocateurs comme « No Shariah ! », ou « Bloody Islamist Regimes ! » Bref, on ne peut pas nier qu’elles ont un certain cran.

Mais qu’est-ce qu’on ne fait pas pour l’argent ? Les jeunes activistes Femen touchent un salaire mensuel de 1000 Euro (les activistes principales 2500 Euro), plus les voyages entièrement payés par l’organisation (environ 1000 Euro par activiste par jour !). La question du financement de l’organisation est récurrente – mais reste sans réponse. Est-ce toujours Viktor Sviatsky qui assure ? Ou Jed Sunden à Kiev ? Ou d’autres millionnaires ? Des FM ? On ne le sait pas. Le silence sur les questions financières est à tel point lourd et énervant que des activistes célèbres comme la tunisienne Amina Sbouï Tyler a claqué la porte de Femen, et Femen Belgique vient de mettre carrément la clef sous la porte, ainsi que Femen… à Kiev !

Le programme du « camp d’été 2013 » de Femen en dit long sur leurs préoccupations :

- Jogging à Paris,

- Consultant photographique : « Comment se présenter devant les caméras ? »

- Consultant en physionomie : « Comment exprimer le mieux ‘la colère des femmes’ ?

- Analyse de « notre idéologie » ( !).

En un mot, elles veulent être des vraies professionnelles de l’agit-prop féministe. Cela présage.

On peut à juste titre se demander si l’on peut mexalter les droits de la femme en prônant l’assassinat des bébés ; si l’on peut attaquer le « patriarcat » des hommes en se mettant sous l’égide d’un homme tyrannique et violent ; si l’on peut lutter contre l’industrie du sexe tout en faisant partie de celle-ci ; si l’on peut élever les femmes tout en s’abaissant au-dessous du niveau des bêtes sauvages qui, eux, savent se couvrir de plumages et fourrures ; si l’on peut s’en prendre violemment à Dieu tout en étant maintenu en vie et aimé par lui ? Ni par l’exhibitionnisme ni par le narcissisme ni par l’orgueil on fait progresser l’humanité.

L’association Sos Mamans (Unec), familière des situations de détresse humaines, essaye actuellement de s’approcher des jeunes femmes de Femen et d’autres organisations de ce genre, en leur proposant de les aider à sauver leurs bébés dans l’environnement infernal dans lequel elles vivent. Par expérience on sait chez Sos Mamans que le bébé est très souvent la porte du salut pour beaucoup de femmes, même en situations semblant désespérées.

- O.A.M.D.G. –