RU 46/2011 - MOSCOU


 
MOSCOU - MOSQUEES (ru, 26 novembre 2011). – Moscou, une ville de 10 millions d’habitants la nuit, et 18 millions le jour, compte aussi 1,5 millions de Musulmans. Pour eux, il y avait jusqu’à l’été 2011 exactement 4 mosquées. Mais la première d’entre elles, la « mosquée des Tatars », construite en 1904, s’est, selon les autorités, « effondrée » le 11 septembre 2011 – le jour du 10e anniversaire de l’attaque des Twin Towers à New York ! Quel jour symbolique ! Pour ne pas perdre la face, les autorités musulmanes ont déclaré qu’ils avaient elles-mêmes fait sauter la mosquée car elle aurait été mal orientée. Elle pointait, semble-t-il, vers une direction divergeant de 8 degrés de La Mecque… En vérité le mufti de l’ancienne Mosquée des Tatars veut y construire un mégaprojet, comprenant école, mosquée, restauration, centre culturel, piscines et autres gadgets. Une grande mosquée-cathédrale fut récemment mise en chantier au sud-est de Moscou, mais par suite aux protestations des riverains ce chantier a été arrêté et abandonné en 2010. Il n’y a donc aujourd’hui plus que 3 mosquées actives à Moscou, contre 75 à Paris, 80 à Berlin etc. Situation unique de la ville de Moscou, car hors de la capitale il y a en Russie quelques 8000 mosquées (contre 100 seulement en 1990 !) qui y poussent comme des champignons. On vient donc d’annoncer un nouveau chantier pour une grande mosquée à Moscou, projet que la municipalité ne peut officiellement contrer en raison du principe de la laïcité, mais tout par hasard ces chantiers ne réussissent jamais, car les Moscovites – notamment les Orthodoxes - veillent au grain en ne laissant passer aucune occasion pour bloquer les travaux par des infimes obstacles administratifs ou autres. Jusque quand ? Tout serait tellement plus facile si Moscou déclarait la religion chrétienne comme la seule vraie religion, au détriment de toutes les autres, et surtout de l’Islam qui n’est une religion que d’apparence, étant en vérité, entre les mains des Etats et … des mâles, un système pour s’imposer violemment aux autres. Il ne faut jamais promouvoir l’erreur ou la violence, même pas au nom d’une municipalité, et encore moins d’un Etat. Espérons que Moscou, grâce à ses habitants, tienne encore longtemps comme bastion chrétien !

MOSCOU – EGLISES (ru, 26 novembre 2011). - A Moscou un vaste projet vient de démarrer: 200 églises orthodoxes à construire dans les faubourgs de la ville pendant les 30 ans à venir. Deux capacités au choix: pour 300 ou 500 fidèles, selon l'endroit. La ville a déjà mis à disposition, dans ce but, de nombreuses parcelles de terrain. La nécessité de construction de ces églises est évidente: les architectes des nombreux faubourgs bâtis à l'époque soviétique n'avaient guère prévu la construction d'églises, et celles qui existaient furent très souvent rasées. Ainsi y avait-il 1800 églises à Moscou avant la Révolution de 1917, et aujourd'hui seulement 350, c'est-à-dire on dispose en 2012 en moyenne d'une église pour 25.000 fidèles, et à la campagne d'une église pour 10.000, ce qui fait qu'aujourd'hui Moscou est la ville la moins bien servie en églises de toute la Russie. Dès 1991 la nouvelle Confédération Russe avait énoncé le principe que tous les terrains et propriétés enlevés par les Soviétiques à l'Eglise Orthodoxe lui seraient rendus. Mais la chose se faisait attendre. Ce n'est que maintenant que le nouveau patriarche Cyrille a pu conclure un accord précis avec les autorités de l'Etat et de la ville: puisque la plupart des terrains et bâtiments étaient à rendre au centre même de Moscou, et puisque ce n'est en grande partie plus possible en raison des infrastructures vitales qui y ont été construites entre temps, il a proposé un échange. Au lieu de rendre ces lieux situés au centre-ville, les autorités mettraient gratuitement à la disposition de l'Eglise Orthodoxe des parcelles équivalentes en banlieue, pour permettre la construction de 200 nouvelles églises. Cyrille prétend que l'Eglise pourvoit seule aux frais de construction, mais en analysant le "Conseil de pilotage" de ce vaste chantier, on peut se demander si c'est vrai. Ce Conseil comprend en fait, outre le patriarche Cyrille et le maire Loujkov, un représentant du président de la Russie, plusieurs ministres du cabinet Poutine, les PDG de Gazprom, de la Société des Chemins de Fer, du Consortium de l'Energie Atomique, de la Caisse d'Epargne, de la Banque du Commerce Extérieur etc. Il est vrai que officiellement l'Etat russe d'aujourd'hui se veut "laïque", mais dans la pratique il ne l'est pas. L'Eglise Orthodoxe, par manque de subordination à Rome, a depuis l'origine une inclinaison presque viscérale de s'adosser à une entité terrestre pour se protéger, en premier lieu à l'autorité au pouvoir en Russie. Naturellement ceci lui enlève beaucoup de sa mission surnaturelle qui se trouve de ce fait trop facilement mélangée aux intérêts de ce monde. Ecoutons la manière comment le patriarche Cyrille s'est récemment exprimé pour définir le rôle de son Eglise: "Nous devons faire renaître l'Eglise, non pas comme une composante de notre folklore national, ni pour que soient célébrés des rites religieux (sic!), mais parce qu'elle a reçu de notre peuple (sic!) la responsabilité de soutenir la capacité de vivre de notre société (...) en lui inculquant des règles morales claires et nettes et un système de valeurs bien concret." Là on se trouve très loin de toute mission divine de l'Eglise, et très près des principes de la franc-maçonnerie internationale qui veut accorder à l'Eglise au mieux le petit rôle de graisseur des rouages de la société humaine en y injectant de temps à autre une dose de morale, sans plus. Le patriarche continue dans ce sens, pour s'expliquer: "Aucune loi ne pourra être respectée, aucun criminel ne pourra s'amender, aucune forme de corruption ne pourra être vaincue, si l'homme lui-même ne commence pas à corriger son mode de conduite de manière responsable". Tout Franc-maçon acquiescerait, car tout cela tiendrait parfaitement en faisant totalement abstraction de Dieu. L'Eglise Orthodoxe – au moins au niveau de ses dirigeants - serait-elle en train de se muer en religion de l'Homme, sur la pente fatale qu’a choisie le concile Vatican II pour l’Eglise Catholique quelques 50 ans auparavant? Grand point d'interrogation. Toujours est-il que, depuis la chute du mur - et de l'athéisme d'Etat - le nombre des Russes qui se disent non-pratiquants a baissé spectaculairement: 67 % en 1991, 63% en 2001, et 44% aujourd'hui (Institut de sondage Levada, 2011). Si presque 60% des Russes se disent croyants en Dieu, ils ne sont plus que...40% en France. Le Christianisme a changé d'endroit. Les Chrétiens en Europe sont aujourd'hui plutôt à l'est. Lux ex Oriente !

-    O.A.M.D.G.  -