RU 13/2011 - FRANCE, Journal de bord (Sos Mamans)


RU 13+14/2011 DEPECHE HEBDOMADAIRE DE NOUVELLES CHRETIENNES
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FRANCE (ru 2 avril 2011). – Nous publions ci-après le dernier bulletin de SOS MAMANS, avec la suite No. 44 de leur « Journal de bord », référencée « Printemps 2011 ».

Mercredi 30 mars 2011. - Cette fois-ci, «ils» voulaient nous tuer, mais ils n’ont pas réussi, SOS Mamans est toujours là. Mi-janvier notre banque nous annonça la fermeture unilatérale de notre compte bancaire, nous coupa arbitrairement l’accès au compte par Internet, et finalement fit « capturer » la carte de crédit de notre association. La traversée du désert commença, pendant dix semaines, jusqu’à ce que nous puissions disposer à nouveau d’un compte auprès d’une autre banque qui voulait bien accueillir notre association. Pourtant, les bébés à sauver continuaient à frapper à notre porte, 1 à 2 par semaine, et il fallait assurer, coûte que coûte. Impossible d’abandonner un seul bébé en danger de mort, pour des basses raison de manque d’argent (ou d’accès à l’argent). Ainsi nous nous sommes débrouillés pour rester fidèles à nos postes, par tous les moyens financiers possibles pour avoir l’argent liquide nécessaire aux sauvetages. C’est fait, Deo gratias. Depuis début 2011 nous avons pu sauver 14 bébés de l’avortement (dont 4 prostituées de l’est enceintes, ramenées vers leurs familles à l’est), et nous avons eu 13 naissances de bébés sauvés il y a quelques 6 à 9 mois, à un moment quand leur mamans âgées de 16 à 23 ans, pensaient qu’il n’y avait plus que l’avortement pour sortir d’une situation paraissant insupportable et humainement inextricable. Voici les noms de ces bébés: Ashock, Zoé, Killy, Stim, Hermine, Laverne, Maroud, Nayed, Rodolphe, Nicolai, Noah, Ekaterina, Nadine. Que le Bon Dieu bénisse chacun d’eux pendant toute leur vie ! Quant à la banque française en question, ne nous fâchons pas, mieux encore: pardonnons leur! Ces petites peines - même pour vous chers donateurs par virements bancaires mensuels - font partie des persécutions auxquelles nous nous attendions dès le début de nos sauvetages de bébés. On ne les défend pas vraiment si l'on ne subit pas en quelque sorte le même sort: le mépris, l'abandon, même des visées d'extermination. Grâce à ces banquiers nous avons la confirmation que nous nous trouvons - nous et vous qui soutenez notre action directe auprès des mamans placées devant le cauchemar de l'avortement - sur le bon chemin, le chemin de l'Amour du Christ pour les plus petits et les plus petites, un chemin qui L'a amené jusqu'à la Croix. "Chers fidèles, quand enfin voulez-vous comprendre que seule la Croix vous rapprochera de Celui qui y est suspendu!" (St. Jean de la Croix).

Vendredi 1 avril 2011. - Nous venons de sauver 2 jeunes filles noires, l’une de 13 ans et l’autre de 17 ans. Elles erraient ensemble dans les rues de Paris, effrayées. La plus jeune devait être excisée le lendemain en raison de son père qui s’était mis en colère en entendant qu’elle était enceinte. La deuxième, sœur d’une amie de la première, devait être avortée de force dans les jours qui suivaient par sa famille musulmane. En ces cas il y a danger de mort non pas seulement pour les bébés qu’elles portent, mais pour leur propre vie. Nous les avons accueillies, hébergées, mises en sécurité, bref sauvées. Deux vies sauvées, peut-être même 4 !

Samedi 2 avril 2011 - Qu’on veuille bien nous excuser de ne pas pouvoir répondre à toutes les questions que nous recevons par courrier. Voici quelques réponses aux questions qui reviennent le plus souvent :
- Comment est née l'idée de SOS MAMANS? Pendant 6 ans, nous étions une association pro-vie "standard": manifestations et tractages contre l'avortement, lettres aux députés, articles dans les journaux amis, pèlerinages, collectes de signatures... Jusqu'au jour où nous nous rendions compte que nous tournions en rond, et surtout autour de notre propre nombril. Que tout cela ne baissait pas d'un seul avortement ce désastre pour la France, cette offense majeure contre le Créateur, ce suicide collectif "remboursé". Et nous avons décidé d'oublier "le haut" (les députés, les lois, les autorités de toute sorte, y compris religieuses), et de travailler comme le Bon Samaritain dans l'Evangile qui est descendu de son âne et est venu au secours du pauvre diable jeté dans le ravin en s'occupant sérieusement de lui. Il fallait directement faire face aux mamans en détresse, sortir de notre cage d’or, les secourir, les sauver…
- Depuis combien de temps existez-vous? Notre association-mère l'UNEC existe depuis 1989, et nous étions un groupe pro-vie à l'intérieur de l'UNEC depuis le début. Notre "conversion" stratégique, pour ainsi dire, a eu lieu en 1995. Depuis, notre groupe d’aide s'appelle SOS MAMANS, toujours à l'intérieur de l'UNEC qui seule est déclarée en association du type 1901 et qui gère notre action du point de vue administratif.
- Quel est le profil des jeunes filles qui sont contraintes d'avorter? Eh bien, on peut dire que nous n'avons jamais rencontré une maman voulant avorter sans s'y sentir contrainte. Par les circonstances, par le manque de ressources, de place, mais surtout par l'attitude de refus de l'entourage. Combien de fois n'avons-nous pas entendu: "Vous êtes les seuls à me soutenir, à m'encourager, à m'aider; tous les autres, y compris ma meilleure copine, me poussent à avorter; pire, mes parents me chassent du domicile, et mon copain, géniteur du bébé, m'a donné des coups violents quand je lui ai annoncé la bonne nouvelle'..." Voici donc le profil: le ventre légèrement bombé, le visage tuméfié, les larmes à peine cachées. Voilà la réalité que nous autres Chrétiens ne voulons pas voir, en évitant la rencontre, exactement comme Jésus l'a dit du prêtre et du diacre qui ont "évité" le pauvre diable laissé pour mort dans le ravin.
- Y a-t-il des différences de comportement entre les jeunes mamans selon leur origines? Non. Toutes ont besoin d'aide. Parfois morale, presque toujours financière. En plus, certaines sont à reloger le soir même, pour sauver leur bébé. Cela pose naturellement plus de problèmes avec des mamans vivant illégalement en France, les immigrées, colorées, mineures... Mais, même si l'on a tous des préférences - comme le Bon Dieu en a en abondance Lui-même -, il reste vrai que face à la VIE nous ne faisons aucune différence. Un bébé est toujours à sauver, au risque de notre propre vie, n'importe sa couleur ou condition. Est-ce qu'un pompier, du haut de son échelle et face aux flammes, prêt à déclencher le jet de sa lance d'eau, pose d'abord des questions inutiles: 'Est-ce qu'il y a des noirs ici? Des sans-papier? Des illégaux?' Non, il met sa lance en route et éteint le feu. C'est ce que nous faisons, « pompiers des bébés ». Nous sauvons la vie, la vie des enfants de Dieu en danger, en un mot: la vie de nos petits frères et soeurs. Sans parler de la vie des mamans que nous sauvons parfois en même temps, surtout dans le cas des prostituées, esclaves, suicidaires, comme cela nous est arrivé des dizaines de fois. Là on peut dire, grâce au bébé la vie de la maman a été sauvée. C'est d'ailleurs la règle générale: ce n'est pas le bébé qui pose problème, non, ce sont les problèmes des adultes que le bébé résout. Combien de mamans, surtout jeunes, ont grâce au bébé changé de vie, renoncé à leurs mauvais copains, structuré leurs vies, abandonné la drogue, l'alcool, appris un métier, retrouvé Dieu? Le vrai missionnaire envoyé par Dieu, c'est le bébé lui-même. Nous avons d'ailleurs pu amener au baptême une quinzaine des bébés sauvés; c'est chaque fois une grande fête. Il faut bien être conscient que d'abord le bébé n'est pas un problème, mais une JOIE, un cadeau tombé du Ciel. Pour bien marquer le coup - devons-nous le dire? - nous buvons parfois dans le café le plus proche une coupe de Champagne pour célébrer l'arrivée d'une nouvelle maman, c'est-à-dire d'un nouveau bébé. Cela met les pendules à l'heure. C'est un petit luxe de 6 Euro que nous payons de nos propres poches. Après cela seulement, on commence à réfléchir avec la maman pour voir comment résoudre les problèmes parfois terribles qui surgissent, comment faire face aux dangers immédiats, au problème de l’hébergement le soir même. Toutes nos petites mamans sont, à ce moment-là, nos meilleurs alliées, partenaires, avocates, amies conniventes. Il n'y a rien à argumenter, elles s'envolent et sont d'accord dès qu'on leur parle de la VIE en leur sein à sauver.
- Combien de personnes participent aux sauvetages? Nos groupes - ils en existent déjà 7 en France et 2 à l'étranger - comprennent normalement 3 personnes, parfois 4. Pas plus. Une 'fourmi de quartier' (ou avion renifleur) qui n'a peur de rien et qui dans sa vie 'en a vu d'autres'. Un ou une comptable qui, patiemment, construit un réseau de donateurs autour du groupe, nous en avons actuellement presque 1000. Ensuite un responsable qui supervise, juge les problèmes à froid, garde le lien avec les donateurs et reste en liaison avec notre groupe à Paris pour s'en sortir ensemble quand des cas extrêmes, voire dangereuses, se présentent. La 4e personne peut arriver plus tard, c'est "Monsieur SOS", généralement un retraité disposant d'une voiture pour aider lors d'un déménagement d'une maman, ce qui arrive régulièrement, et surtout d'un coin dans son garage pour stocker quelques vêtements de bébé, landaus, lits d'enfants etc. La première personne - la fourmi de quartier - est nécessairement une femme. Une femme peut trouver, comprendre, consoler et sauver une nouvelle maman en profonde détresse. Les hommes ont quitté depuis des lustres - la révolution industrielle? - la scène et l'arène de la VIE. Y font front aujourd'hui seules les femmes, surtout quand ça va mal. C'est normal quand on pense que Dieu les a choisies comme co-créatrices: à chaque conception et naissance la Création continue, Dieu ne délaisse pas l'humanité, Il recommence chaque fois de zéro, et cela sous le cœur de la maman. Quel incroyable optimisme de la part de Dieu ! Disons le en paradoxe: sans les femmes, l'humanité serait déjà éteinte. Cela en dit long.
-Combien de sauvetages par an? Au début nous n'avions que 2 ou 3 cas par an. Nous avions plus d'argent que de mamans à aider. Nos yeux étaient encore fermés. Il fallait, petit à petit, les ouvrir, sortir de chez nous, de nos cages d'ivoire bien protégées. Aujourd'hui c'est le contraire: plus de bébés à sauver que d'argent pour aider. Nous vivons ainsi une catastrophe financière presque à chaque fin du mois. Mais quand rien ne va plus, Dieu nous envoie de l'aide. Par exemple la semaine dernière un Monsieur voulait nous parler 'd'une question administrative'. Nous fixions avec difficulté un rendez-vous avec lui. Il a sorti un chèque de 3000 Euro. Cadeau de Dieu! En total nous avons, à ce jour, sauvé 688 bébés, dont 40 encore à naître. La plupart par notre groupe à Paris, mais aussi une trentaine par notre groupe en Normandie, une douzaine par celui en Lituanie, une quarantaine par celui en Géorgie/Caucase où nous avons acquis en 2005 une maison d'accueil, la 'Maison Verte' à Zougdidi. D'autres groupes en France, notamment en Auvergne, Paca, Toulouse, Lyon, Dijon, quoique existant pour certains déjà depuis quelque temps, n'ont pas encore trouvé un seul bébé à sauver. Ils s'y préparent, en essayant d'enlever les poutres de leurs yeux dont parle Jésus dans l'Evangile, et aussi en utilisant ce temps 'vide' pour établir leurs réseaux de bienfaiteurs et de donateurs.
- Taux de réussite? Presque 100 %. Il y a un avortement à signaler en Géorgie d'où notre groupe local rapporte qu'une femme est – poliment - revenue pour dire qu'elle aurait malheureusement fini par avorter son bébé. Et en France nous avions deux de ces femmes. Imaginez la raison pour l’une d’elles? 'Des charismatiques m'ont harassée de façon insupportable par des coups de téléphone répétés disant qu'elles sont à genoux pour moi etc. C'était trop!' Triste témoignage. Agir avec amour ne veut pas dire faire n'importe quoi. Le sauvetage est un métier chrétien qui s'apprend, avec beaucoup de désintéressement, de patience et surtout de délicatesse. Ne s'agit-il pas d'un des domaines les plus intimes de la femme où l'on intervient? Un seul mot, un seul geste déplacé, et tout est perdu.
- Vous suivez les mamans au-delà de la naissance? Oui, normalement nous les suivons en total pendant 10 à 12 mois, surtout financièrement: la période avant la naissance de leur bébé, puis jusque 3 mois après. Mais parfois nous les logeons aussi: les majeures en les plaçant dans un des 4 studios que notre association loue en région parisienne, les mineures chez nos quelques familles d'accueil dans toute la France - et ailleurs en Union Européenne. Ainsi nous logeons en permanence selon les cas entre 15 à 30 mamans, parfois même 40. En un cas nous avons 'suivi' une maman pendant 3 ans, logée dans un de nos studios parisiens, jusqu'à ce qu'elle ait trouvé un appartement HLM, exploit devenant de plus en plus difficile sinon impossible actuellement.
- Budget de votre association? N'en parlons pas, c'est un peu la trésorerie du Bon Dieu. Pour vous donner une idée: en moyenne un bébé sauvé nous « coûte » 1000 Euro. C'est peu par rapport à la valeur inestimable de la vie humaine. 'Une âme vaut l'univers', dit Ste Thérèse d'Avila. Et l'argent est fort répandu sur terre, il suffit de le redistribuer un peu.
- Comment repérez-vous les filles en difficultés? Surtout pas en attendant derrière le téléphone ou l'ordinateur. Non! Mais en 'sortant', c'est-à-dire en allant sur les trottoirs, dans les cafés, pharmacies, métros, laboratoires, et surtout vers les bancs dans les parcs publics. Nous n'attendons pas les mamans, nous allons vers elles. Comme le Bon Samaritain dans l'Evangile.
- Qui sont vos détracteurs? A part certaines banques, personne pour l'instant. Car nous travaillons sans bruit, sans publicité, sans affiches, sans revue, sans bureau, sans salaires. Bref, d'homme à homme, ou plutôt de femme à femme. Par contre nous avons des ennemis: les députés qui maintiennent l'avortement, les autorités de l'état qui le gèrent et le remboursent, les docteurs qui le pratiquent, les pharmaciens qui vendent les pilules avortives, voire les autorités religieuses qui laissent passer ce crime des crimes comme si c'était un problème entre autres. Ce sont les femmes qui aboliront l'avortement, moins les hommes. Nous n'attendons surtout rien des gens haut-placés. Nous travaillons seuls, en partant du bas vers le haut. S'il y avait 1000 groupes de ce genre en France, il y aurait peut-être encore des lois d'avortement, mais plus d'avortements. Résorbons l’avortement « par le bas », par la Charité chrétienne ! Que les païens fassent des lois païennes, rien d'étonnant. Mais que les Chrétiens ne se réveillent pas pour sauver les vies, stopper le génocide, arrêter l'horreur, ce n'est pas normal. C'est finalement un problème entre Catholiques, loin des fauteuils des députés, des barres des tribunaux et d’autres comptoirs pharmaceutiques. Oui, l'avortement est un problème catholique! Il nous provoque et nous défie. Ou nous venons au secours, ou ce sera fini pour tous, y compris nous-mêmes. Quel enjeu!
- Comment vous aider? Nous vous invitons à faire partie de nos sauveteurs par vos prières, vos colis postaux avec des layettes modernes (non tricotées main, cela ne plaît plus), et surtout par vos dons, soit ponctuels soit par virement bancaire mensuel vers notre nouveau compte (généralement entre 10 et 50 E/mois, formulaire disponible). Nos coordonnées: SOS MAMANS (UNEC), BP 70114, F-95210 Saint-Gratien, Tél./Rép. 0134120268, sosmamans@wanadoo.fr, www.radio-silence.tv (rubrique SOS MAMANS).

BILAN au 2 avril 2011 :
688 bébés sauvés depuis 1995, dont 40 encore à naître. 15 mamans actuellement en hébergement par nous. 6420 Euros en caisse. Merci à tous les généreux donateurs ! Vous faites parti des Bons Samaritains de notre temps, signe du Royaume de Dieu qui arrive ! »

- Fin de citation du « Journal de bord » de SOS Mamans (Unec), Paris.

- O.A.M.D.G. -