RU 31/2007 - FRANCE: l'église martyre Ste Geneviève d'Argenteuil


- FRANCE: Vacances? Enfin du temps pour revenir un peu en arrière pour mieux saisir l'importance du Motu Proprio de Benoît XVI remettant "la messe de toujours" à sa place d'honneur dans l'Eglise: souvenons nous de l'église martyre Sainte Geneviève d'Argenteuil, abattue il y a 20 ans, exactement le 5 novembre 1987, par les bulldozers du député-maire Montdargent d'Argenteuil auquel cette pauvre église avait été vendue par l'évêque de Pontoise, en préférant cette solution à l'offre d'achat faite à l'époque par les fidèles à la messe St Pie V (FSSPX). L'église fut construite en 1898 par les propres moyens du chanoine Jaquemot, par ailleurs auteur d'un important livre historique sur la Sainte Tunique d'Argenteuil. Déclarée église paroissiale en 1926, elle accueillit chaque dimanche 800 fidèles. En 1972 la paroisse, réduite à 300 personnes, évacua l'église et s'installa 150 m plus loin dans la salle paroissiale sportive, en vendant l'église Ste Geneviève aux Musulmans pour 200.000 Francs. Elle devint la 'Mosquée el-Quoubâ'. Le curé est parti avec la cloche de l'église au Brésil, comme missionnaire. Effets du Concile Vatican II? Besoin d'argent? Quoiqu'il en soit, dès 1984 'l'association des Musulmans en Europe' aussi, las des protestations des voisins exacerbés du 'bruit' (des muezzins?), commencèrent à désaffecter l'église. Finalement, en 1986, puisque la vente aux Musulmans - vice de forme - n'avait jamais dépassé le niveau d'une 'promesse de vente', en dépit du paiement intégral du prix de 200.000 Francs, la mairie communiste profita de la situation pour faire valoir son 'droit de préemption' et acheta de l'évêché de Pontoise le terrain avec l'église. L'église martyre Sainte Geneviève a donc bien et bel été vendue par deux fois par l'évêché: une fois en 'promesse' aux Musulmans (200.000 Frs), et une 2e fois 'en préemption' aux communistes de la mairie (198.694 Frs). L'évêché offrit d'ailleurs ce dernier montant aux Musulmans floués, un peu comme Judas rendit les 30 deniers de l'iniquité au Temple après la trahison, mais ceux-ci refusèrent d'accepter en préférant s'adresser au tribunal pour faire valoir leurs droits. Les catholiques de la Tradition furent totalement ignorés par l'évêché dans toute cette affaire, comme s'ils n'existaient pas. Bref, le maire communiste Montdargent fit raser l'église Ste Geneviève le 5 novembre 1987 et y construit des "logements sociaux". Fin de cette belle église en pierres meulières. Les traditionalistes, constitués dès mars 1987 en "Comité Sainte Geneviève", n'en restèrent pas là. Ils organisaient, dès l'annonce de la démolition, des veillées de prière autour de l'église menacée, et après la destruction un stand au marché d'Argenteuil pour appeler à la reconstruction de l'église "Saintes Geneviève et Jeanne d'Arc", et surtout des grandes processions de réparation par le centre-ville pendant 7 ans le jour de l'anniversaire de sa destruction, avec la première procession 12 jours après la destruction, sous le calicot: "Pardon, Seigneur, pour l'église abattue !" Parallèlement une délégation du Comité fut reçue par le cardinal Ratzinger à Rome, le 9 novembre 1987, photos de la destruction du 5 novembre 1987 à l'appui, qui se montra choqué de tels événements en France et recommanda et favorisa un certain nombre de démarches dans l'Eglise, y compris une lettre au Saint Père qu'il transférerait lui-même, s'avérant toutes inutiles à la suite. Voici un extrait de la lettre du Comité au Saint Père: "Nous nous trouvons dans une situation déchirante: un évêché catholique préfère à nous des Musulmans, des Communistes, voire la démolition et le néant. Nous nous permettons de soumettre la question à Vous, notre Saint Père, et à tous les Chrétiens: est-ce que notre évêque a le droit, du fait de 'l'excommunication' de Mgr Lefèbvre, de nous refuser ses églises vides dont nous avons vitalement besoin? Ne serions-nous plus des fils de Dieu, ses frères et soeurs en Jésus Christ? Peut-il nous refuser les miettes de pain que nous lui demandons?... Saint Père, faites que notre évêque puisse poser cet acte d'amour, pour que le monde reconnaisse que nous, tous les Chrétiens, sommes ses disciples et frères." L'évêque du lieu - entre temps Mgr Thierry Jordan, aujourd'hui promu archevêque de Reims - refusait lors de ses entretiens avec le Comité de leur laisser une des 110 églises vides du Val-d'Oise, sauf si les traditionalistes signent de leurs mains "tous les décrets du Concile Vatican II". Le comité avait beau rétorquer: "Et les Musulmans et Communistes auxquelles vous avez vendu l'église Sainte Geneviève, ils ont signé ça?", rien n'y faisait. Le nonce apostolique et différents cardinaux à Rome furent pleins de commisération, mais personne ne voulait attaquer l'évêque de Pontoise pour son manque de charité envers la tradition ainsi brutalement révélé. Au bout de deux ans de démarches et de pétitions en vain, le Comité durcit le mouvement: dès fin 1989 il décida d'occuper chaque mois une église différente dans le Val-d'Oise, y compris la Basilique d'Argenteuil abritant la Sainte Tunique, et la cathédrale Saint Maclou à Pontoise, pour y célébrer la Sainte Messe de toujours et faire valoir sa demande d'attribution d'une église vide. Ainsi, de mars 1990 jusque mai 1992, 18 "prises d'église" ont été opérées, avec selon le cas 130 à 300 fidèles, parfois même 1000. Voici la liste d'honneur: - 11.3.1990: St Nicolas à La Frette-sur-Seine (messe devant l'église, car un cordon de CRS en interdit l'accès). - 8.4.1990: église St Martin à Garges-les-Gonesse (les Rameaux, messe dans l'église) - 20.5.1990: Ste Marie à Eaubonne (messe devant l'église fermée pour travaux) - 1.7.1990: église St Ferdinand à Argenteuil (prière du rosaire), puis cathédrale St Maclou à Pontoise (après 2 heures de palabres et de "rififi dans la cathédrale", comme le titra LE PARISIEN, la messe put être célébrée dans une chapelle latérale de la cathédrale) - 7.10.1990: de nouveau St Nicolas à La Frette-sur-Seine (messe dans l'église avec l'accord du curé) - 4.11.1990: Basilique d'Argenteuil (messe devant l'église fermée, après la 4e procession de réparation par le centre ville, 1000 personnes) - 11.11.1190: perturbation de la 'célébration oecuménique' dans la Basilique d'Argenteuil par le Comité - 17.2.1991: St Ferdinand à Argenteuil (messe dans l'église) - 17.3.1991: Notre Dame de Pontoise (messe dans cette église - ouverte par une ruse - puisque la cathédrale fut fermée, ensuite défilé vers l'évêché avec une pancarte: "Halte à l'intolérance, Monseigneur!") - 14.4.1991: Requiem pour Mgr Lefèbvre dans la Basilique d'Argenteuil (1000 personnes, avec plusieurs maires et conseillers municipaux du Val-d'Oise) - 5.5.1991: église de l'Assomption de N.D. de Taverny ('journée catholique non-stop' sur ce haut lieu de pèlerinage, avec messe, conférences, procession et Vêpres, partiellement avec le clergé de l'église) - 2.11.1991: Basilique d'Argenteuil (messe très fréquentée, avec catafalque, devant la Basilique fermée, après la 5e procession de réparation par le centre-ville) 24.12.1991: Noël dans l'église Sacré Coeur à Eaubonne (l'électricité était coupée, messe de minuit aux chandelles, avec un harmonium amené) - 23.2.1992: cathédrale St Maclou à Pontoise (messe dans la cathédrale au maître-autel, les portes étant miraculeusement ouvertes à l'arrivée des fidèles traditionalistes) - 15.3.1992: Basilique d'Argenteuil (messe dans la Basilique ouverte par une ruse) - 12.4.1992: Les Rameaux dans l'église d'Auvers sur Oise, celle peinte par van Gogh (accueil favorable), avec procession par le centre-ville. - 31.5.1992: de nouveau St Nicolas à La Frette-sur-Seine (messe devant l'église puisqu'il y avait des baptêmes à l'intérieur), ensuite procession de la Fête-Dieu par la ville et continuation par bateau sur la Seine et sur l'Oise, avec Vêpres solennelles sur le bateau... etc. En parallèle le Comité avait envoyé plusieurs lettres à tous les 110 prêtres du Val-d'Oise pour expliquer leur requête. Ceux-ci se sont retrouvés en secret pour en discuter et pour voter: il ne manquaient que quelques voix pour obtenir une majorité de ceux qui auraient aimé que leur évêque donne une église à la Tradition. Toutes ces démarches furent accompagnées par des média haineux, par ex.: "Ils sont du Front National! Leur look? Soutane et coupe à la skinhead. Leur verlan? Le Latin. Leur rite? Saint Pie V"... (CANARD ENCHAINE du 2.7.1990), à quoi le Comité répondit dans un tract, sereinement et fièrement: "Nous sommes probablement la seule 'paroisse itinérante' en France - ou 'paroisse en l'air' comme nous appela avec humour notre premier aumËnier +l'abbé Marchal - à se sentir chez soi dans toutes les églises du diocèse: quelle catholicité! quelle 'liberté des enfants de Dieu'! Quelle mobilité! Quelle découverte - tous les mois - d'une autre belle église construite 'par la foi et pour la foi'! Quelle richesse, en n'ayant rien! C'est un peu l'universalité du 'partout et nulle part' - pas très commode mais combien évangélique! - des premiers Chrétiens au temps des catacombes, ou de nos frères et soeurs dans les pays de l'Est ou en Chine. Nous essayerons de garder toujours cette ouverture d'esprit vraiment catholique" (PRESENT du 9.8.1990) - Malheureusement en mai 1992 les occupations d'église dans le Val-d'Oise, en si bonne voie, s'arrêtèrent puisque le Comité ne trouva plus de prêtres pour ses messes. Le Comité reste pour toujours reconnaissant à tous les prêtres qui l'ont aidé, surtout en célébrant les 'messes-surprise' à un moment ou un autre, en dépit de leurs lourdes tâches dominicales habituelles: les abbés +Marchal, Pivert, Néri, Cecchin, Aulagnier, de Tanoüarn, Barrère... , ainsi qu'à tous ces centaines de fidèles intrépides qui furent souvent pendant ces pérégrinations traités comme des voyous par la police. Avec les dons collectés pour construire une église pour la Tradition dans le Val-d'Oise - presque 200.000 Francs - , le Comité et ses donateurs ont pu contribuer de façon significative à l'élargissement et à la réouverture de la chapelle St Matthias à Pontoise - un hangar agricole transformé - où, depuis, des Saintes Messes dans le rite St Pie V sont célébrées tous les dimanches, avec chorale grégorienne, catéchisme et mouvement de scouts (FSSPX). Aujourd'hui, 20 ans après la chute de l'église-martyre Ste Geneviève d'Argenteuil, le Motu Proprio est enfin arrivé pour consacrer tous les efforts de maintien de la sainte liturgie romaine dans l'Eglise, combat héroïque pendant 40 ans, mais finalement victorieux. Deo gratias! - (ru; infos concernant le Comité Ste Geneviève: COSTA-UNEC, BP 70114, F-95210 St-Gratien).

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