RU 18/2005: Rome


- ROME: Le Mea Culpa du cardinal Ratzinger? Sur demande de plusieurs d'entre vous, et compte tenu de son importance rétroactive et inattendue, nous nous permettons de reproduire ici de nouveau notre dépêche RU 11/2005 du 28 mars 2005, donc 3 semaines avant l'élection du Mgr Ratzinger à la plus haute charge dans l'Eglise: "Le 25 mars 2005, le cardinal Ratzinger a "médité", devant des milliers de pèlerins venus pour le Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée à Rome, à la 9ème station: "Ne devons-nous pas penser également à ce que le Christ doit souffrir dans son Eglise elle-même?... Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence!... Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses! Que de souillures dans l'Eglise... Combien d'orgueil et d'autosuffisance!" Ensuite il a prié (malheureusement en tutoyant liturgiquement Notre Seigneur): "Souvent, Seigneur, ton Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l'eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d'ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Eglise nous effraient. Mais c'est nous-mêmes qui les salissons! C'est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Eglise: en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s'en réjouit... Kyrie eleison!" Quel aveu! Un bilan de la situation catastrophique de l'Eglise actuelle? Un chant de cygne devant un pape alité, impuissant, réduit au silence? Une Eglise "prête à couler"? - Reprenons un par un les sujets en cause: le cardinal, le pape, l'Eglise. Le cardinal se frappe la poitrine, et il a raison: il est un homme qui voit, mais n'agit pas. Par rapport à son niveau dans l'Eglise, c'est fantastique, inouï, fatal, et les mauvais fruits de cette léthargie n'ont pas fini de surgir. Des millions ont perdu la foi, désaffecté l'Eglise, tourné le dos. Non pas qu'ils seraient devenus athées, ils sont simplement devenus mous, neutres, "tolérants", absents. "Dieu? Ce n'est pas ma préoccupation, Monsieur!" Bien sûr, le cardinal n'est pas le pape, mais il pouvait par exemple faire la grève de la faim devant les appartements du pape, pour attirer son attention sur l'état d'extrême urgence de l'Eglise. Pourquoi ce sont toujours les petits fidèles qui doivent se ruer dans le combat, risquant renommée, fortune, parfois leur vie? Pourquoi un cardinal ne peut pas risquer sa position, en s'avançant fermement vers celui qui pourrait redresser le gouvernail, le pape? Non, il ne l'a pas fait. Il a regardé, pleuré, écrit, oui, mais il n'a pas agi. Et le pape? Avec un revers de main, une rapide signature - une bulle d'excommunication - il a éloigné des centaines de milliers de catholiques. Certes, il ne les a pas excommuniés, mais avec l'excommunication formelle des quelques évêques de la tradition, le mal était fait, la confusion s'est créé, et des milliers et milliers se voyaient, du jour au lendemain, jetés dehors, pestiférés, excommuniés, et les évêques ordinaires étaient bien les fomenteurs de cette diffamation affreuse dans l'Eglise, presque partout. Celui qui a signé cette bulle d'excommunication porte une responsabilité terrifiante dans cette déchirure du Corps Mystique du Christ. Nous ne pouvons que prier afin qu'il ne paraisse pas devant le Juge Eternel avant que ce malheur soit réparé. Aujourd'hui il est trop tard pour lui pour annuler oralement l'excommunication, même vite fait lors d'un Angelus à la fenêtre du Vatican. Le pape n'a plus de voix. Comme Zacharie. Il ne lui restent plus que les tablettes de cire. Et l'Eglise? Oui, elle chavire. Les prêtres et fidèles de la tradition avaient tiré les sonnettes d'alarme en temps voulu, depuis 40 ans, personne ne voulait les écouter. Pire, on les a fait taire, sinon tués. Aujourd'hui le pape est impuissant, la tempête rugit, des cardinaux se frappent la poitrine, le mal dans l'Eglise devient à tel point évident que plus personne ne peut plus s'y tromper. Mais la tradition reste impitoyablement excommuniée. Bref, tout est prêt pour une immense rénovation, une résurrection, un nettoyage à fond. L'Esprit Saint interviendra - combien de fois dans l'histoire de l'Eglise déjà? - au moment crucial pour sauver son Arche, donner un bon Pasteur, redresser le gouvernail et moissonner enfin l'immense champ de blé qui attend sur la terre. Oui, Kyrie eleison! Maranatha! - (ru; ZEN 28.3.)" - PS: Fin de citation. Permettez s.v.p. que nous ajoutions ceci: cette malheureuse excommunication de la (plus grande partie de la) Tradition dont nous parlions ci-dessus, perdure actuellement. Maints responsables reconnaissent aujourd'hui qu'elle était trop hâtive, même irraisonnable. Mais personne n'ose y toucher. Et la plaie terrible dans le Corps Mystique du Christ continue à saigner. Nous avons choisi d'ajouter à toutes nos dépêches RU , comme rappel, un "compteur de jours" signalant le nombre de jours que cette excommunication funeste est maintenue - sous le pontificat de Benoît XVI. - COMPTEUR: 20e jour du maintien de l'excommunication de la Tradition sous Benoît XVI. - (ru) - - A.M.D.G. - -