RU 20/2007 - VATICAN
- VATICAN: Benoît XVI est notre pape depuis 2 ans déjà. Essayons un premier bilan, bien évidemment provisoire. Avec Jean-Paul II nous avions un pape charismatique, une catastrophe pour l'Eglise (diminution vertigineuse de la pratique religieuse dans l'Eglise, rien qu'en relisant nos différentes dépêches RU depuis juin 1997 on s'en rend compte d'une façon stupéfiante). Maintenant nous avons un pape intellectuel. Vu les premiers résultats, c'est un nouveau fléau pour l'Eglise. Peut-être n'avons-nous pas mérité un meilleur, vu notre égoïsme croissant. Il suffit de se rappeler les affaires lamentables suivantes, tellement ambiguës qu'il fallait chaque fois reculer, distinguer, corriger et apaiser: le discours de Ratisbonne, la position du Vatican face à l'Union Européenne lors de la visite du pape en Turquie, la prière de Benoît XVI dans la mosquée d'Istanbul, Le Motu Proprio toujours annoncé et jamais publié, et bien d'autres encore... Qu'est-ce que c'est un intellectuel? En schématisant un peu, on peut dire que c'est le contraire de l'intelligent. L'intellectuel, dès qu'il a prononcé une phrase ou une thèse, en doute déjà lui-même en se créant mille objections voire contradictions. Il a trop vu, trop lu, trop pensé, trop discuté. Il croit maîtriser le tout en disséquant mille détails. S'il est honnête, il revient en permanence sur ce qu'il a prêché peu de temps auparavant. Mais pour ne pas paraître fou, il n'avoue pas ses erreurs antérieures, il n'ose même pas les analyser comme fausses, non, il les 'intègre' dans un hyper-système encore plus complexe, avec une terminologie propre à lui qui devient petit à petit incompréhensible pour les autres. Mais il n'y croit même plus lui-même. Bref, il dit tout et le contraire, presque dans la même phrase, et chacun peut trouver dans ses paroles devenues incompréhensibles et ambiguës ce qui l'arrange le mieux. Au pire, si vous ne comprenez pas, c'est vous le mauvais penseur, et non pas lui. Avec toutes ces erreurs inavouées, atténuées, transformées, parfois repenties, il se considère lui-même comme super-intelligent, ce qui est un contresens. Car là où l'intellect dissèque, analyse, combine, clone, copie, bricole, en s'appuyant uniquement sur son cËté cérébral, l'intelligent, lui, opère en intégrant son coeur, sa foi, son espérance, son amour, bref l'être humain tout entier. Très souvent les intellectuels - un paradoxe! - ne savent rien de l'intelligence, ce qui fait que leur foi se rétrécit, leur espérance s'évanouit et leur amour dessèche. Combien de gens vivant avec des 'intellectuels' comme père de famille ou époux ou ami - même ceux très célèbres - ont fait cette expérience terrifiante! Ces 'intellos' ne sont que des nains du coeur, des sous-développés dans la foi et l'espérance, presque des morts vivants! St Thomas d'Aquin entra un jour avec un ami dans une chapelle. L'ami lui chuchote dans l'oreille: "Thomas, avoue quand-même que tu as une foi plus sublime que cette vieille femme accroupie devant l'autel là-bas?" Et St Thomas lui répondit: "Cher ami, tu peux brûler tous mes livres, si seulement tu peux me procurer la foi de cette vielle femme!" L'ami fut stupéfait. C'est peut-être la première fois dans sa vie qu'il a vu la chose rare: un intellectuel intelligent. Espérons que Benoît XVI le soit aussi, en dépit de tous ses tâtonnements, imprécisions, contradictions, hésitations et envolées d'un jour. Rien que cette histoire ridicule du Motu Proprio (rétablissant le rite St Pie V dans l'Eglise occidentale) mille fois annoncé, mille fois rediscuté, modifié, atténué, reporté, prouve abondamment que notre Saint Père est un intellectuel prisonnier dans ses hésitations et complexités. Il a même peur. Ce n'est pas le courage naturel qui lui manque - le fait d'être allé en Turquie le prouve - , mais le courage SURNATUREL, le seul qui compte pour diriger l'Eglise de N.S. Jésus-Christ. Face aux ennemis de l'Eglise, à l'extérieur comme à l'intérieur, IL FAUT SE BATTRE avec la force du Christ. Prions afin que, pendant les années de pontificat qui lui restent, notre pape se dépêtre de son intellectualisme et embrasse la foi entière, sans compromis ni hésitations, reçue de l'Eglise, seule Lumière pour un monde qui se perd en courant derrière mille lucarnes. Prions pour Benoît XVI, et pour son successeur qui vit déjà: "Mon Dieu, nous avons besoin d'un très grand Saint!", et le Père qui est dans les Cieux nous le donnera. - (ru) - - O.A.M.D.G. - - |