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RU 40/2009 - PAYSANS EN FRANCE


PAYSANS EN FRANCE (ru, 4.10.2009): Notre correspondant en Alsace nous a envoyé un message désespéré ce 2 octobre : « Les agriculteurs du Bas-Rhin ont manifesté hier dans Strasbourg. Conformément à la tradition des manifs paysannes, ils ont fait rouler leurs 1.500 tracteurs à 10 km/h dans les rues, jeté des pétards, déversé leurs surplus laitiers, répandu et pulvérisé de la paille, etc. Au-delà d'un folklore devenu habituel - hélas ! -, il faut bien comprendre que cette classe sociale est totalement désespérée par l'indifférence croissante des pouvoirs publics à son égard, et même par la complicité de ces mêmes pouvoirs publics avec ceux qui, à Bruxelles surtout, font tout pour provoquer sa disparition définitive. Au nom de la productivité et de la culture intensive, on a fait du paysan un pollueur... intensif, et on lui reproche maintenant de l'être devenu ; on lui reproche surtout d'être désormais un assisté, alors que le système ubuesque des quotas européens ne pouvait aboutir qu'à ce sinistre résultat. Or, les paysans étaient naguère les seigneurs de la terre, et ce n'est sans doute pas un hasard si l'on relève beaucoup de noms à particule parmi ceux d'entre eux auxquels la télévision tend parfois un micro. Bien entendu, ils aimaient leur terre, qu'ils auraient été les derniers à vouloir faire crever sous les ‘accélérateurs’ chimiques, et ils tenaient farouchement à leur indépendance, au prix d'une vie de labeur sans vacances, sans protection sociale, sans garantie de revenus. La ‘modernité’ se devait donc d'en finir avec cette classe ‘passéiste’, voire ‘réactionnaire’, attachée à des valeurs traditionnelles honnies par le monde actuel, en particulier celles que prêche la Religion catholique, la vraie, pas celle - édulcorée, protestantisée, maçonnisée, à outrance - de la secte moderniste. L'objectif à peine caché est d'industrialiser une bonne fois pour toutes l'agriculture par la prolétarisation de ses travailleurs, en nombre considérablement réduit du fait d'une mécanisation qui ne cesse de s'accroître. Les derniers ‘seigneurs de la terre’ - nouveaux et véritables ‘damnés de la terre’ - sont de plus en plus nombreux à baisser les bras et à se déraciner. Ils vont alors grossir les banlieues cosmopolites des villes, où leurs descendants directs ne manqueront pas d'enrichir le terreau humain dans lequel la Révolution mondialiste recrutera les nervis de l'Apocalypse. La classe paysanne composait jadis l'écrasante majorité de la société française. Ce sont la Foi, le courage, la ténacité, l'endurance, le patriotisme admirables de ses membres qui ont permis à la France de tenir le coup jusqu’à présent… ‘Pas de pays sans paysans ! ‘, crient les derniers agriculteurs à Strasbourg. On ne saurait mieux dire. Un pays sans paysans meurt. En fait, il est déjà mort sans vouloir ni pouvoir le reconnaître, comme un canard auquel on a coupé le cou et qui tourne en rond dans la basse-cour. « Fin de citation.

Pour illustrer la pertinence des observations passionnées de notre ami : en France il y avait dans les années 1960 quelques 1,4 millions de paysans. 30 ans plus tard ils n’étaient plus que 650.000, et aujourd’hui on vise les … 140.000 ! Le PAC (Plan agriculturel communautaire) qui avait été envisagé dès le Traité de Rome en 1957 et mis en œuvre à partir de 1962, avait pour but que l’Europe puisse se suffire à elle-même sans dépendre de l’extérieur pour se nourrir, ce qui fut un objectif nécessaire et louable. Ce programme fut dénaturé par les autorités de Bruxelles peu d’années plus tard, en le faisant glisser subrepticement vers un objectif radicalement différent : il fallait industrialiser l’agriculture pour en faire un facteur majeur d’exportation en vue de l’amélioration de la balance commerciale (Giscard : « L’agriculture, c’est notre pétrole vert »). Résultat : une course folle vers des produits agricoles ‘concurrentiels’ vendables sur le marché mondial, d’où une mécanisation effrénée, l’envahissement de produits chimiques pour augmenter la ‘productivité’, l’appauvrissement des paysans européens qui ne pouvaient vivre avec des prix pratiqués par les cultivateurs de l’Inde ou du Brésil. Bref une politique mortelle pour l’agriculture et les paysans en Europe ! Bruxelles ne poursuivait plus une politique européiste, mais mondialiste, ce qui était loin des intentions des ‘pères de l’Europe’ comme Adenauer, Schumann et d’autres grands Chrétiens.

Le dernière idée folle, c’est qu’on vise désormais l’élimination de la terre, après l’avoir excessivement exploitée, appauvrie et polluée. C’est l’hydroponie (culture des plantes sans terre, en alimentant directement leurs racines avec des sucs nutritionnels). Espérons qu’ainsi Bruxelles perdra pied, s’évaporera dans les utopies irréels et que nous retrouverons bientôt – par un coup de magie ou plutôt par un surcroît de grâce – notre terre, nos paysans, notre enracinement, nos traditions, notre Foi. L’Union Européenne n’est pas éternelle, car rien n’est éternel devant Dieu. En dépit d’un vote irlandais poussant la France et l’Europe vers un nouvel abîme totalitaire, cette-fois-ci bureaucratique et mondialiste, nous continuons à espérer. Sainte Thérèse de Lisieux aimait prier ainsi à Sainte Jeanne d’Arc: « Jeanne, c’est toi notre unique espérance. - Du haut des cieux daigne entendre nos voix. - Descends vers nous, viens convertir la France, - Viens la sauver une seconde fois ! » Ajoutons simplement : ainsi soit-il !

- - O.A.M.D.G. - -



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