Journal de bord (suite 9)
Samedi 7 octobre 2006
Voilà un papa Mr. LG qui fait appel à nous. Il habite tout près de Paris. Il vient de perdre sa femme, 2 jours après la naissance de leur bébé. Il crie au secours, car une nourrice 24/24 h., de l'extérieur, serait extrêmement coûteuse. Ce cas concerne donc plutËt une future association SOS PAPAS. Cependant, nous lui avons répondu 2 choses: 1) des milliers de femmes sont dans votre cas, abandonnées par le géniteur de leur bébé soit par la mort, soit - et c'est le plus souvent - par lâcheté criminelle. Et elles assument leur tâche sans se plaindre et sans crier au secours: la corvée le matin avant le travail pour amener le bébé à la crêche, et le soir après le travail, pour le chercher de la crêche. Ensuite la corvée à la maison... C'est un véritable parcours du combattant, mais personne n'en fait une histoire. De toute façon, lui avons-nous dit, le Bon Dieu a fait le mariage ENTRE DEUX parents, non en dernier lieu afin qu'il en reste au moins un pour s'occuper des enfants si quelque chose arrive à l'autre. C'est votre cas. Il faut assumer. 2) Nous lui avons indiqué une de nos mamans qui, ayant 2 enfants en bas âge, pourrait être intéressée à prendre son bébé pendant la journée.
Jeudi 12 octobre 2006Les journaux sont pleins de la tragédie concernant Mme Courjault qui a tué et ensuite congelé 3 de ses propres bébés, an après an. Horrible crime. Mais il faut dire qu'elle n'est qu'un enfant de choeur par comparaison à tous ces médecins, législateurs et autres pharmaciens de la mort qui, jour après jour, admettent, soutiennent et mettent en oeuvre des millions d'assassinats de bébés dans le monde entier - par avortement. Ce ne sont que quelques heures qui séparent leurs crimes de ceux de Mme Courjault: avant et après la naissance. Maintenant ils veulent l'enfermer à vie, et ils ont raison. Mais ils sont coupables du même crime, multipliés par millions. Jésus: "Ils voient la poussière dans l'oeuil de leur prochain, mais ne voient pas la poutre dans leurs propres yeux." Et encore, en parlant de ceux qui font du mal aux tout petits: "Mieux vaut qu'une meule soit pendue à leur cou et qu'ils soient coulés dans le lac !" Et de la femme pêcheresse il dit: "Beaucoup lui sera remis parce qu'elle a beaucoup aimé." Sagesse de Dieu, si loin de l'homme.
Lundi 16 octobre 2006 Nous lisons que l'archevêque de Malte, Mgr Joseph Mercieca, a osé exalter le noble rËle de la mère au foyer. Qu'est-ce qu'il n'a pas fait! Pas seulement une horde de féministes lui est tombée dessus, mais le ministre de la famille et des affaires sociales en personne, Mme Cristina Dolores, lui a reproché de créer un sentiment de culpabilité chez les mères qui auraient choisi le travail. Accablé, l'archevêque s'est tu, et c'est son responsable des communications, Mgr Charles Buttigieg, qui est monté au créneau pour défendre les propos de l'archevêque, ou disons mieux: pour dire haut et fort la vérité. Qu'est-ce que ces deux prélats ont osé dire? Qu'il faut davantage soutenir et valoriser les femmes qui restent chez elles pour s'occuper de leurs petits enfants; que l'état doit créer de telles conditions que les parents ne se trouvent pas contraints à travailler tous les deux pour assurer l'existence du foyer, chose qui serait extrêmement nuisible aux enfants; l'archevêque a déploré que le fait de rester comme maman au foyer est considéré par l'opinion générale comme un échec et une vieillotterie; au contraire, insiste son adjoint Mgr Buttigieg, il faut affirmer avec force que la femme qui a donné naissance à son enfant, qui le nourrit et prend soin de lui et se dévoue à son éducation, surtout pendant les premières années, est comparable à tout autre travailleur professionnel, et qu'elle doit avoir les mêmes droits de travail (rémunération adéquate, protection contre l'exploitation et la discrimination, retraite...), sinon davantage en raison de la dureté de la tâche. Mgr Buttiegieg reprenait ainsi ce que Jean-Paul II avait déjà affirmé et exigé lumineusement dans sa 'Lettre aux familles' (No. 17). - Pourtant, l'archevêque n'a pas tout dit. La réalité est évidente: le marché de travail a des limites naturelles, et il n'y a pas assez de travail pour homme et femme. C'est contre la nature des choses, puisque la place de noblesse de la femme est ailleurs. Depuis qu'elle a massivement envahi le marché de travail des hommes, le chËmage a tout naturellement explosé, et par crainte des féministes personne n'ose mettre le doigt dessus. L'égalité révolutionnaire oblige. La doctrine chrétienne est tout à fait différente, d'une dimension autrement sensée et admirable: l'époux a l'immense chance de pouvoir assurer, presque au pied du trËne de la mère de famille, que celle-ci puisse vaquer sans souci à ses éminentes tâches de mère, rËle qui l'associe à l'acte même du Créateur dont l'oeuvre continue si visiblement en elle. Avec chaque bébé le monde est comme créé à nouveau, tout recommence, puisque Dieu est un "optimiste" et "idéaliste" sans mesure, un brasier d'Amour, dépassant infiniment nos limites, turpitudes et pessimismes.
Mercredi 18 octobre 2006
Nous tombons sur une jeune fille du nom E., 18 ans, 1 mois enceinte. Enceinte de qui? Par un viol commis par son oncle, ensemble avec un copain de l'oncle. Bref, de l'inceste. Elle s'est confiée à sa mère, mais celle-ci ne veut pas lui croire, craignant des histoires dans la famille, puisque l'oncle, c'est bien sûr son propre frère. E. finit par être chassée de la maison. Nous l'avons rencontrée avec sa copine H. dans la rue, également enceinte depuis un mois suite à un viol par l'amant de sa mère. Horribles histoires! Bref, les deux se consolent mutuellement, et ont trouvé notre secours pour sauver leurs bébés, car il ne sert à rien d'ajouter au crime un autre crime, celui de l'avortement, leur avons-nous dit. Dans l'immédiat nous leur avançons 2 nuits d'hËtel, à 35 Euro/nuit, chambre à deux, manque de place dans nos studios. Elles ont l'intention de s'installer dans le studio de H. qui pourrait être amenagé pour cela... Espérons que cela s'arrange. Nous restons à leurs cËtés.
Dimanche 19 november 2006 Parfois nous intervenons même le dimanche, comme le secoureur qui sauva en plein Sabbath "sa brebis tombée dans le puits" dont parlait Jésus. Là il vaut mieux ne donner aucun détail, ou que des faux noms et faux lieux pour rapporter ce cas de détresse extrême. Une jeune fille du joli nom L., à peine 18 ans, enceinte de son père, habitant à 500 km de Paris, erre dans la rue de sa ville puisque ses parents veulent la faire avorter de force. Des amis la découvrent et nous l'amènent en voiture à Paris. Après une nuit chez nous, nous l'expédions vers le sud, à 1500 km de sa famille afin qu'elle soit en paix et puisse tranquillement porter sa grossesse à terme. Quelle misère, et en même temps quel courage de la part de la jeune fille ! - Déjà il y a deux jours nous avions rencontré, dans les faubourgs de Paris, une jeune du nom C., 17 ans, 1 mois enceinte de son oncle. Ces cas se multiplient de plus en plus, dirait-on, même si l'on sait que l'inceste a toujours existé. La femme-objet, même dans les familles, c'est d'une tristesse inoüie ! Mais des Chrétiens sont là et veillent, viennent au secours, sauvent, ramènent à la vie un être humain qui ne désire que vivre, pour faire triompher l'amour sur toutes les bassesses de ce monde. Ave Crux spes unica ! - Au début de la semaine nous avions une jeune fille arabe, blessée et encore sous le choc. Son nom est Y. A l'hËpital où nous l'amenions d'urgence, tard le soir, elle commence à nous expliquer que, suite à la découverte de sa grossesse par sa mère, celle-ci l'a maltraitée violemment, notamment en écrasant un bottin sur sa tête. Mais l'analyse a l'hËpital ne donne rien, apparemment pas de sequèles sérieuses. Deo gratias ! Nous la cachons à Paris, et elle commence à respirer mieux, prendre courage, voire à parler avec son bébé... C'est parti pour la VIE.
Lundi 20 novembre 2006 Nous lisons dans l'Internet qu'en Angleterre le Conseil des Médecins Obstétriques Royal recommande aux parlementaires de décriminaliser la mise à mort de tout nouveau-né trisomique ou fortement handicapé. "Où est la différence", demandent avec beaucoup de logique des médecins auxquels ils se réfèrent (notamment le 'Conseil Bioéthique de Nuffield'), "entre l'avortement, quelques minutes avant l'accouchement, et la mise à mort du bébé quelques minutes après la naissance?" La logique est implacable et viendra à sa fin. Une fois l'IVG admise, toutes les portes sont enfoncées, le barrage est percé, l'avalanche se déclenche. Naturellement ces assassins embelissent leurs sinistres desseins de beaux sentiments: "Il ne s'agit pas de tuer ces enfants, nous allons simplement les laisser mourir, plutËt que de leur fournir l'assistance médicale appropriée". En plus, pour minimiser les faits, ils ne parlent que de bébés "nés à 22 semaines de grossesse ou moins", sachant parfaitement que cette brèche dans l'interdit conduira implacablement à la libéralisation de l'assassinat pour TOUS les bébés nés avec un handicap, voire plus tard pour tous les handicapés, jeunes et ... adultes. Ils ont le culot de demander au législateur de bien vouloir préciser que les médecins auront ce droit même contre l'avis des parents. Ce sera tout simplement la fin des bébés handicapés: l'euthanasie "passive et même active" des enfants nés qui nécessitent le plus d'amour. On croit rêver en lisant qu'ils ils prétendent même, béatement, que cette libéralisation conduirait à moins d'avortements, car la femme pourrait, en cas de trisomie diagnostiquée de son bébé, faire provoquer une fausse couche, beaucoup moins dangereuse qu'un avortement, et laisser mourir "naturellement" son bébé à l'extérieur, "sans problème". Et les bons sentiments pseudo-humains couronnent encore une fois le tout: cette libéralisation enlèverait "une charge financière, sociale et émotionnelle considérable aux parents". Ah, merci Messieurs les faux apËtres ! Nous aurions envie de leur crier: allez au diable ! Mais ne faudrait-il pas plutËt, pour eux aussi, fonder un jour un groupe de sauveteurs: 'SOS MEDECINS ASSASSINS'? Il y a du pain sur la planche des Chrétiens et autres Bons Samaritains... (LifeNews.com Editor, 15 nov. 2006)
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nos joies et nos peines. Ce 'Journal' devient un monument de l'espérance,
prouvant que le crime de l'avortement peut être vaincu par la charité chrétienne.
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