RU 30/2010 - FRANCE, l'évangélisation des Musulmans


- FRANCE (ru – 31 juillet 2010). Par suite à notre critique au sujet de l’université d’été de Renaissance Catholique à Tours, dans notre numéro RU 27/2010 du 19.7.2010, le président de cette association, notre ami Jean-Pierre Maugendre, nous a fait parvenir ce qui ressemble fort à un ‘droit de réponse’. Voici son texte in extenso :

«Chers amis, C’est avec une certaine surprise que j’ai pris connaissance dans ‘La dépêche hebdomadaire de nouvelles chrétiennes’ de votre recension de notre XIX e Université d’été consacrée à l’Identité nationale, référence ‘RU 19 juillet 2010’.
Sur la forme peut-être eut-il été délicat que nous traitions de ces questions ensemble oralement puisque vous nous avez fait l’amitié d’être présents parmi nous durant 4 jours ? Les séances de questions-réponses à l’issue des conférences peuvent également se prêter à ce type d’échanges. Je vous aurais répondu, sur le fond, que vos remarques me semblent relever d’une grave confusion entre les réalités naturelles et les réalités surnaturelles.
Nous nous sommes attachés à expliquer pendant 4 jours que la nation française c’est tout à la fois :
-une terre bien particulière transmise  par la Providence et façonnée par les hommes
-un peuple, essentiellement descendant des 5 millions d’habitants présents sur notre actuel territoire national avant les invasions gauloises
-une histoire assumée en commun qui a donné naissance à une civilisation, selon l’expression de Jean-Marie Paupert, fille d’Athènes, Rome et Jérusalem ; le catholicisme faisant partie de l’héritage de Jérusalem et étant un des éléments fondateurs de notre identité.
-une volonté de bâtir un avenir ensemble, dans la continuité de ce que nous ont transmis de meilleur nos Anciens car, nous le savons : « La vraie tradition est critique ».
Une nation ce ne sont ni des idées ni une idéologie, ce sont des réalités incarnées. Nous avions déjà abordé ce sujet lors de notre UDT de 2006 sous le titre « La France doit-elle disparaître ? » Nos travaux de cette année se plaçaient clairement dans le prolongement de ce travail antérieur et de nos réflexions sur la notion de civilisation traitée en 2003 dont les conférences sont disponibles dans notre recueil : « Le choc des civilisations ». .
Les conférences d’Arnaud Jayr sur « Le catholicisme dans l’identité française », d’Anne Bernet sur « Saint Martin et l’évangélisation de la Gaule », de Claude Rousseau sur « La France et les Lumières » ont clairement démontré que le catholicisme est constitutif de l’identité française, cependant l’identité française ne se confond pas avec le seul catholicisme. Si c’était le cas qu’est-ce qui distinguerait la France de l’Espagne, de l’Italie ou de la Belgique dont, de plus, une partie de la population est de langue française ? Notre pèlerinage sur la tombe de Saint Martin et la brève exhortation du prêtre qui nous y accompagnait me semblent avoir clairement mis en évidence cette importance du catholicisme dans l’identité française.
Retrouver les racines de notre histoire et honorer le patrimoine que nous ont transmis nos Anciens ce n’est pas « se frotter le nombril », comme vous l’écrivez, c’est vivre la belle vertu de piété, être fidèle au quatrième commandement de Dieu : « Tes pères et mères honoreras » et  consolider les fondements sur lesquels rebâtir la France de demain.
Quant aux « chimères politiques et païennes » elles ont tout simplement été absentes de cette université. S’agissant de chimères êtes-vous d’ailleurs certain de ne pas tomber dans l’utopie en envisageant benoîtement de parvenir à convertir les 7 ou 8 millions de musulmans installés en France dans l’état actuel de l’Eglise de France, de son clergé et de la société française ? Ce ne sont pas les 83 ordinations sacerdotales diocésaines même renforcées des prêtres ordonnés pour la forme extraordinaire du rite romain qui y changeront grand chose. Sans doute cette conversion est nécessaire et nous devons y tendre mais à vous lire les noirs d’origine africaine ou antillaise, évalués à 1 ou 2 millions de personnes et dont une bonne part est catholique, installés dans nos banlieues ne poseraient aucun problème. Ce n’est pas ce qui ressort des rapports de police même si, bien sûr, les immigrés catholiques s’intègrent mieux à une société encore très imprégnée de christianisme. Dans son ouvrage «  Un regard chrétien sur l’immigration » monsieur l’abbé Cellier a traité des difficultés d’intégration des travailleurs polonais catholiques en Allemagne à la fin du XIX e siècle. Le problème n’a été résolu que par le retour de ces travailleurs dans leur patrie d’origine. Est-ce que la France aurait vocation à accueillir le milliard de catholiques que compte la planète ?
Si pour certains tenants de la laïcité de stricte observance il suffit pour être Français de vivre en France et d’adhérer aux Droits de l’Homme Sans Dieu, le fond de votre pensée semble analogue : il suffit pour être Français de vivre en France et d’être catholique. Les deux positions se rejoignent dans le même déni de la réalité de ce qui constitue une nation. De plus opposer le religieux au politique, dans ce domaine, me laisse pantois. Le contrôle et la maîtrise des flux migratoires relèvent, par nature, de la responsabilité de la fonction politique, au service du bien commun.
Quant aux chimères païennes je ne vois pas de quoi il est question. Jean-Yves Le Gallou, car je suppose que c’est lui qui est visé, est certainement un des meilleurs connaisseurs des questions d’immigration en France et nous ne pensons pas nécessaire de demander un certificat de baptême ou un billet de confession à nos conférenciers. Maurras vivant ne trouverait sans doute pas grâce à vos yeux !
En conclusion je me demande si votre absorption de l’ordre naturel dans le surnaturel ne procède pas d’un état d’esprit comparable à celui de …l’Islam, dont le laïcisme n’est finalement que le reflet inversé. En prenant l’adversaire du moment comme boussole vous risquez d’oublier que la vérité n’est pas le contraire de l’erreur car  le contraire de l’erreur peut aussi être une erreur contraire. « La France, cruellement désabusée par des désastres sans exemples, comprendra que l’on ne revient pas à la vérité en changeant d’erreur, qu’on n’échappe pas par des expédients à des nécessités éternelles » écrivait le 5 juillet 1871 le comte de Chambord avant de renoncer au trône. Vous semblez avoir en commun avec les musulmans la croyance que le fait religieux transcende toutes les autres réalités et les rend accessoires, niant les enjeux de civilisation et refusant de prendre en compte les données démographiques et numériques. Si une nation, même vieillissante, peut espérer intégrer quelques centaines de milliers de personnes étrangères à sa culture et à sa civilisation le pari devient quasiment impossible quand sont en jeu des millions de personnes. Parce que Mohamed  se convertirait et deviendrait André il n’y aurait plus de problème d’intégration, même s’il y a  8 millions d’André, en djellaba, adeptes de rap »chrétien » bien sûr, et de djembé, de thé à la menthe et de méchouis désireux de faire brouter leurs moutons , ou leurs cochons- conversion oblige- dans le parc du château de Versailles. Ce n’est pas une chimère (vaine imagination), c’est une illusion (apparence dépourvue de réalité) ! Ne nous leurrons pas, l’immigration massive de populations étrangères à notre civilisation n’est pas la cause de nos maux. Elle en est la conséquence et le révélateur.
Me revient en mémoire cette phrase de notre poète bien français Charles Péguy qui n’est pas sans liens avec nos échanges : « Il ne suffit malheureusement pas d’être catholique, il faut encore travailler dans le temporel si l’on veut arracher l’avenir aux tyrannies temporelles. C’est un grand mystère qu’il ne suffise pas d’être catholique…c’est le mystère même du charnel, c’est le mystère même de l’Incarnation. »
En vous remerciant de l’intérêt que vous portez à nos travaux je vous serais reconnaissant de faire parvenir ces réflexions à vos lecteurs et je vous prie d’agréer, chers amis, l’expression de mon fidèle souvenir in Christo. Jean-Pierre Maugendre, Président de Renaissance Catholique. »


Nous nous permettons de faire suivre également notre réponse immédate à notre ami Maugendre : « Merci pour ces explications fort éloquentes. Sur votre demande, elles paraîtront dans notre prochain bulletin RU (tri-lingue), mais nous ne sommes pas sûrs si nos lecteurs y comprendront grand’ chose. Comme nous d'ailleurs. En tout cas, nous ne pensons pas que l'UNEC ‘ne travaille pas dans le temporel’ (Péguy), ne serait-ce que du fait que nous sauvons chaque semaine 2 à 3 bébés directement de l'avortement. On se reparlera dans 50 ans, et on verra de quel côté fut le réalisme catholique en 2010… »

Notre véritable question, dans notre critique, était : qu’est-ce que vous, Renaissance Catholique, faites pour amener le Christ aux Musulmans en France ? Question de vie ou de mort pour la France - mais apparemment posée pour rien à une association « catholique ».                   - RU -